Les inscriptions dans les centres d’enseignement des métiers ont débuté mardi 11 octobre. Avant même le début de la formation, ces établissements font face à plusieurs défis.
Pas de programmes, ni de matériels suffisants, un faible engouement des apprenants, etc. Tels sont les quelques défis auxquels font face les CEM.
Mardi, 9h30, au centre d’enseignement des métiers de Musaga, un calme règne. Des murmures timides dans deux salles de classes. Dans chacune d’elles se trouvent moins de 10 élèves. Dans l’une des salles une élève écrit au tableau le contenu d’un cours sur la couture. Neuf machines dans la salle. Plus tard, un professeur admettra que seuls trois d’entre elles fonctionnent.
Le matériel informatique fait aussi défaut au CEM de Musaga. «Nous avons une vingtaine d’ordinateurs qui sont censés servir ceux de la section d’informatique mais aucun ne fonctionne », désespère un formateur.
Ceux qui ont échoué au concours national boudent ces établissements. Jusqu’à ce mardi, les professeurs de cet établissement affirment qu’il n’y avait pas encore eu d’enregistrement dans la section bâtiment. « Seuls neuf élèves se sont inscrits dans la section couture et deux attendent le début de la section informatique », affirme une enseignante sous couvert d’anonymat.
Ce manque d’enthousiasme des élèves éligibles aux CEM, ces enseignants l’imputent à l’Etat. «Pendant les vacances, beaucoup d’élèves avaient manifesté l’envie de venir s’inscrire. Mais l’attente a été longue et ils ont opté pour les écoles privées. »
La rentrée scolaire des écoles privées a commencé début septembre au moment où les inscriptions pour les CEM n’ont commencé que le 11 octobre. «Après avoir su que la formation ne durera que six mois, beaucoup d’élèves ont annulé leurs inscriptions», surenchérissent ces mêmes formateurs.
Joseph Ndikuriyo, directeur du CEM, avance les raisons du démarrage du centre, malgré ces nombreux défis : «Nous voulons garder les quelques élèves que nous avons en attendant les modules. » Les frais d’inscription s’élèvent à 5000Fbu.
A chaque centre, sa propre organisation
10h au CEM Nyakabiga, une ambiance morose. Deux enseignantes attendent que les élèves viennent se faire inscrire. Elles n’ont enregistré que six inscriptions. «Nous espérons plus d’élèves avec le début du programme. Les élèves viennent demander à quand le début de la formation et repartent sans réponse », dit, lassée, une formatrice rencontrée sur place.
Félix Mpozeriniga, ministre de la Fonction publique, a indiqué, dans une conférence de presse qu’il a tenue le 23 septembre dernier, les conditions d’entrée dans les CEM : «Tous les apprenants qui n’ont pas réussi au concours post-fondamental et les élèves de niveau inferieur qui souhaitent intégrer ces centres seront accueillis.»
Il a également souligné que ces centres ne suivent pas le calendrier scolaire de l’enseignement secondaire. Il s’agit de formations modulaires qui durent un moment indéterminé. « Je ne peux pas vous dire la date exacte de la rentrée. Ça dépend de comment chaque centre se sera organisé. »
Aux problèmes financiers que peuvent rencontrer ces centres, M. Mpozeriniga évoque deux options : «Nous allons collaborer avec nos partenaires, mais aussi il faut que ces centres imaginent des filières qui ne sont pas trop exigeantes. »
Quant à l’indisponibilité des programmes, le ministre Mpozeriniga s’est voulu rassurant : « Au niveau des services techniques, ils sont en train d’élaborer des modules de formation. »
Malgré un faible engouement, le communiqué sorti par le ministère de la Fonction publique précise que les inscriptions se clôtureront le 20 octobre.
« L’État doit jouer son rôle
Cela dit, l’on n’a jamais vu, nulle part, de développement économique et de progrès social se réaliser dans l’abstraction, voire la soustraction de L’État et de la politique. La politique trace un chemin, fixe un cap, imprime une volonté forte que l’administration publique met en musique. »