«Depuis le début de l’année, mon équipe a enregistré au moins 345 nouveaux cas de torture et mauvais traitements. Ces chiffres choquants indiquent clairement le recours généralisé et grandissant à la torture et aux mauvais traitements par les forces de sécurité gouvernementales», déclare Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme dans un communiqué de presse.
Au total, souligne-t-il, quelques 595 personnes ont été victimes de torture ou de mauvais traitements depuis avril 2015. «Un chiffre qui est probablement une sous-estimation».
Selon le Haut-Commissaire, la torture et les mauvais traitements ont principalement lieu au moment de l’arrestation, lors de l’arrivée dans le lieu de détention ou pendant la détention elle-même, notamment dans les locaux du Service national de renseignements (SNR), de la police et, dans une moindre mesure, de l’armée.
M. Zeid déplore que les auteurs de ces tortures et mauvais traitements aient, jusqu’à présent, bénéficié d’une impunité totale. « Beaucoup de détenus rencontrés par nos équipes au cours des dernières semaines présentaient des blessures encore fraîches. Certains étaient incapables de marcher sans assistance, après avoir été battus avec des ceintures, des barres en fer et des objets pointus, ou brûlés».
D’après le Haut-Commissaire, lors d’une visite de son équipe dans les locaux du SNR à Bujumbura la semaine passée, 30 des 67 personnes détenues présentaient des signes de torture physique.
Le Haut-Commissaire condamne la prise pour cible de membres du parti au pouvoir, y compris l’assassinat d’un fonctionnaire local et membre du Cndd-Fdd qui a été tué par balles par des hommes armés non identifiés le 13 avril à son domicile à Kajaga.
L’ambassadeur Albert Shingiro, représentant permanent du Burundi aux Nations Unies, semble ne pas être d’accord avec ce rapport. Il s’est fendu d’un tweet où il qualifie les rapports du Haut-Commissaire de ’’biaisés et de politiquement motivés’’.