Le programme de cantines scolaires a été perçu comme une des solutions aux multiples défis qui hantent le système éducatif burundais. Un projet de « cantine scolaire endogène » a été adopté par le gouvernement « afin de réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition chez les enfants en âge scolaire et préscolaire, et encourager l’inscription et la fréquentation scolaire des enfants». L’insécurité alimentaire, la malnutrition, la pauvreté ont des répercussions sur les conditions d’apprentissage comme la faible assiduité, le manque de concentration, l’abandon scolaire, la baisse de niveau.
L’enquête démographique et de santé au Burundi a révélé que près de 5% des élèves burundais du primaire abandonnent l’école pour des raisons économiques. C’est dans l’optique de répondre à ces différentes problématiques que le programme de cantines scolaires a été instauré dans les régions souffrant de l’insécurité alimentaire et les régions où les taux de scolarisation sont faibles. Il couvre pour le moment les provinces de Bujumbura, Bubanza, Cibitoke, Gitega, Kirundo, Muyinga et Ngozi.
Selon l’enquête menée par Iwacu à Bubanza, la mise en place de cantines s’est traduite par l’augmentation des effectifs en classe, notamment des filles, l’amélioration des capacités d’apprentissage grâce à une meilleure attention des enfants, ainsi que de bons résultats scolaires avec une baisse du taux de redoublement et d’abandons scolaires.
Hélas, la rupture des stocks des cantines scolaires commence à provoquer un retour à la case départ : les élèves abandonnent l’école, les familles manquent d’intérêt pour scolariser leurs enfants. La situation dérange, agace au premier chef les responsables de ces écoles.
Si la cantine ne constitue pas à elle seule une condition suffisante pour assurer une éducation primaire à tous les enfants- objectif 2 du millénaire-, elle s’est révélée en être un puissant facteur.
Une question se pose : comment pérenniser le programme de cantines scolaires qui vient de faire ses preuves ?
Selon un expert de l’éducation, les principales conditions préalables pour la pérennisation de l’alimentation scolaire sont l’intégration de l’alimentation scolaire dans les politiques et plans nationaux (surtout les plans sectoriels de l’éducation), le financement national. Mais l’Etat seul ne peut pas satisfaire les besoins de ces cantines scolaires. Il faut le concours d’autres intervenants. Certes, le PAM Burundi et ses partenaires interviennent, mais ils ne peuvent pas tout couvrir. Il faut une sensibilisation des communautés locales, des parents. Les écoles associées au programme peuvent investir ne fût-ce que dans des infrastructures minimales de base. Dans d’autres pays, on encourage les jardins scolaires, « kitchen gardens ».
En somme, compte tenu d’une paupérisation importante, surtout en milieu rural, nombreux sont les enfants qui ne disposent pas d’une ration alimentaire quotidienne suffisante pour satisfaire leurs besoins énergiques. Cette carence nutritionnelle contribue fortement à l’absentéisme, aux abandons scolaires, aux échecs. Un repas quotidien à l’école peut signifier non seulement une meilleure nutrition et une meilleure santé, mais aussi un meilleur accès à l’éducation et de meilleurs résultats scolaires. Un pari difficile…
Nous nous trouvons dans une situation vraiment critique: cela part du constat que nombreuses familles n’arrivent pas à bien se nourrir et bien nourrir les enfants qui vont à l’école. Les cantines scolaires deviennent une bouée de sauvetage. Les internats des écoles secondaires ne vont pas mieux non plus, les étudiants se plaignent de l’insuffisance en quantité et qualité des plats. Dans les campus universitaires, n’en parlons plus: seul un nombre infime d’étudiants ont accès au restaurant, alors qu’il y a quelques temps c’étaient des milliers qui bénéficiaient de ce service. Le constat est amer: nos capacités à bien alimenter nos enfants sur les bancs de l’école sont maigres et malades sur toute la ligne. Et l’on s’étonne que le niveau des connaissances baisse. Quand le ventre crie famine, peut-on vraiment se concentrer?
Les cantines scolaires n’arrangent pas. L’enfant ne va pas à l’école pour chercher la connaissance, mais pour profiter de ce repas dont la qualité laisse à désirer. Plutôt, il faudrait aider les familles les plus démunies pour que l’enfant mange à la maison avant d’aller à l’école. Cela s’entend car les écoliers ne parcourent pas pour le moment de longues distance comme dans le temps.
Ne faudrait-il pas revoir la qualité de la nourriture donnée aux étudiants! Exemple: La nourriture est mise vers 11h sur les tables du réfectoire et les étudiants ne sont à table que vers 14h (ETS Kamenge, ET Bubanza, entre autre) Pour avoir de la pâte tiède de manioc, il faut creuser la croute refroidie de celle-ci. La qualité nutritionnelle de cette nourriture n’est que d’un niveau très inférieure pour donner les vitamines nécessaires au développement de la jeunesse estudiantine du Burundi. De plus la qualité de l’hygiène laisse à désirer! Les élèves se plaignent mais n’osent le dire tout haut de peur de certaines représailles! Nous sommes au 21ème siècle de grâce évoluons vers une qualité nutritionnelle digne de ce nom! Merci aux responsables politiques et directions d’établissements scolaires pour améliorer cette qualité nutritionnelle.
Très bonne analyse. Cependant, quelles sont les solutions sur le long terme ?
Le Burundi devrait sans tabou analyser la politique de la limitation des naissances.