La ville de Bujumbura fait face à d’énormes dégâts causés par les rivières qui la traversent. Rencontre avec le géographe Jean Marie Sabushimike.
Quid des risques de catastrophe naturelle que court la ville de Bujumbura ?
Les glissements de terrain très fréquents actuellement dans les Mirwa, Mugoboka, Kigobe, Kanyosha, etc. Certaines maisons de Kigobe se sont déjà effondrées, d’autres sont sur le point de s’écrouler. Les causes sont multiples. Nous avons une pluviométrie élevée et une structure du sol qui favorisent les glissements et l’érosion des sols.
En outre, dans les montagnes surplombant la ville, la végétation naturelle a complétement disparu. Il ne reste que des pratiques culturales qui ne protègent plus le sol. Ainsi, les bassins versants de la Ntahangwa, Muha… nous apportent des sédiments immenses qui obstruent le passage des eaux pluviales et des rivières. Et au bout d’un certain temps, ces eaux finissent par se créer un passage entraînant d’importantes inondations en aval.
Y a-t-il un précédent ?
La ville de Bujumbura en a déjà été victime. Rappelez-vous celles de Gatunguru en 2014. Sans parler des dégâts humains, les pertes ont été évaluées à 70 millions d’euros.
Ajoutons que Bujumbura se situe dans une zone sismique. Et en cas de tremblement de terre, les maisons des zones comme Kiriri, Sororezo… sont les premières cibles.
Quelles sont les actions à mener pour éviter le pire ?
Il faut des aménagements en sections jusqu’au lac Tanganyika. Par exemple, dans la section inférieure où se trouve la ville de Bujumbura, il faut des aménagements pour maintenir les rivières dans leurs lits. Il faut un plan de prévention des risques. C’est très regrettable de constater que les Burundais n’ont pas cette culture de prévention du risque.
On constate malheureusement des attributions de parcelles au bord de la rivière Ntahangwa à Kigobe, alors qu’à quelques mètres, les propriétaires des maisons ont été contraints de vider les lieux. Est-ce que l’Urbanisme ou les acquéreurs pensent aux conséquences ? Il y a même des cas où l’Urbanisme recommande l’arrêt des travaux, mais les constructions se poursuivent. Il existe donc des gens plus forts que l’Etat.
Quels sont les acteurs impliqués dans la prévention des risques de catastrophe naturelle ?
Bien sûr, les actions individuelles sont importantes mais cela relève en premier lieu de la politique nationale de l’aménagement du territoire. Les pouvoirs publics sont les seuls autorisés à créer des schémas d’aménagement du territoire en fonction des contraintes et des potentialités.
L’Etat doit diriger une étude multidisciplinaire où on va étudier les aspects physiques, économiques et sociaux. Après avoir mis les résultats en commun, on pourra alors faire différents types d’aménagements en fonction des sections. Tout projet de développement, de construction ou d’octroi de parcelles doit être précédé d’une étude d’impact environnemental.
Hé ,l histoire de la Ntahangwa devrait être une affaire de tous les ingénieurs de ce pays qui se murent dans un silence de mort. Ceux qui étaient à l oeuvre depuis l indépendance à aujourd’hui. Qui a dit un mot quand la rive nord de la Ntahangwa a emporte’ des maisons vers 1995?. Mais tous on voyait. L histoire de Kigobe était plus que prévisible mais des gens ont pris des terrains sur les conseils de qui? Que les gens de l urbanisme sortent de leur silence et nous disent pourquoi . Tout un chacun devrait prendre ses responsabilités et ne pas se cacher sous:les Burundais.
Note de la rédaction
Quelqu’un dans un commentaire a pointé la responsabilité de ceux qui, malgré les risques évidents, ont quand même construit sur ces terrains-là. Certes, les pouvoirs publics auraient dû interdire les constructions. Mais quid de ceux qui ont construit à quelques mètres des ravins?C’est une triste histoire et malheureusement cela va ruiner des gens…AK
A la rédaction d’IWACU, merci de nous informer sur ce drame. D’ailleurs plusieurs articles ont été publiés dans votre journal sur ce sujet. Au moment où le débat bat plein sur les sujet politiques, nous risquons de nous trouver plus tard avec des catastrophes naturelles dont l’ampleur dépasse de loin ce que nous nous imaginons.
Je voudrais demander à la rédaction s’ils peuvent approcher les services de l’Urbanisme et l’aménagement du territoire pour leur poser ces questions pertinentes sur la politique de l’aménagement territoriale. D’ailleurs ce n’est pas que Kigobe, des constructions anarchiques aussi à la périphérie de GASEKEBUYE tout près des ravins, Kinyankonge, Nyabugete, Kumatafari, tout près des carrières sur la RN1 etc…
Des nouveaux quartiers on l’on distribue les parcelles sans laisser ne fut ce qu’un petit espace vert, un terrain de football ou de tennis pour les enfants qui vont grandir, autant de sujets dont la préoccupation actuelle n’est pas prioritaire mais qui peuvent s’avérer des vrais casse-têtes pour la société dans un futur proche.
Merci
Imvugakuri nkuyo mugabo ntabamwunganira. Ba Fofo, Ayuhu Jean Pierre et assimiles ntaco babivugako.
Turateyisoni twitwa ngo twarize. Ibifaransa, imvyongereza nizindi ndimi nivyo twagize kaminuza ngo nubwenge, ubusirimu, nukuba civilises! Twica tuvuga tukavuga twica mundimi zo hanze ngo nibwo busirimu.
Shame on us. Ba mujeri nyakuri ni twebwe dushigikira ibintazi tubizi.
@Vuvuzela
Voir ….NE MERITE PAS QUE L’ON S’APITOIE SUR SON SORT.
Thomas Sankara.
@Vuvuzela
Ico ngukundira n’uko utikuramwo mubo binanira!
Ndataganzwa n’abantu bagaya abandi kandi babona ko abo bakengera babakubita icenga akaravyo. Urambonera drible ya Sindimwo ingene ikaze?
Quelque chose ne tourne pas long.
Le cas de kigobe qui intéresse le plus n’est qu’une conséquence de cette mannie burundaise qui englobe corruption, cupidité, ubwishime, l’analphabétisme intellectuel,… La presque totalité des parcelle qui s’écroulent ont été acquises tout en sachant le risque. Sur les plans parcellaires elles ne figuraient pas. Donc les proprio devraient s’en prendre a eux mêmes d’abord.
Pour la prévention tout est à faire. On sait éteindre l’incendie mais on ne veut pas l’éviter. Les techniciens de l’urbanisme n’ont pas suffisamment de connaissances sur la protection civile et l’environnement. Le parassismique leur est un conte des fées.
C’est tout un système à créer.
« ….L’Etat doit diriger une étude multidisciplinaire où on va étudier les aspects physiques, économiques et sociaux. Après avoir mis les résultats en commun, on pourra alors faire différents types d’aménagements en fonction des sections. Tout projet de développement, de construction ou d’octroi de parcelles doit être précédé d’une étude d’impact environnemental… » ! On en est encore loin !!! On parle surtout des mandats et non des problèmes de développement, de santé,…