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Les bouchers aux abois

05/05/2013 Commentaires fermés sur Les bouchers aux abois

Après l’incendie du marché central, que ce soit à Kinindo ou à Buyenzi, le constat est identique: emplacements coûteux et difficiles d’accès. Les bouchers travaillent à perte.

<doc7189|left>C’est sur l’avenue du Large, à l’extérieur du petit marché de Kinindo, que certains poissonniers anciennement installés au marché central ont établi leur nouveau quartier général. Certains se protègent du soleil accablant à l’aide des parapluies. Mais ici, pas de structure de protection, s’il pleut, les commerçants doivent quitter les lieux.

Côté clientèle, ils viennent au compte-gouttes. Les marchands expliquent que le lieu n’est pas stratégique pour la plupart des acheteurs. «Le client prenait un seul bus de 300 Fbu pour y arriver, mais, ici, c’est deux fois ce montant », souligne Jean-Marie Mpawenimana, un vendeur de Mukeke (sorte de poisson). Et d’ajouter : « Auparavant je pouvais écouler deux bacs, mais, pour le moment, je parviens à peine à vendre un. » Pour lui, le plus urgent serait de reconstruire le marché central afin que les commerçants y retournent le plus vite possible.

Au quartier du Ndagala (poisson le plus consommé par les gens à revenu moyen), les commerçants ne sont pas mieux lotis. « Ici nous avons perdu nos clients qui achetaient en petite quantité. La plupart s’approvisionnait quotidiennement à 1000 Fbu. Vous comprenez que cette catégorie de gens ne peut pas accepter de dépenser 1200 Fbu de transport pour un produit qui coûte 1000Fbu », raconte un autre vendeur de Ndagala. Pour lui le constat est amer, il ne vend pas la moitié de ce qu’il écoulait au marché.

Idem au marché de Buyenzi

Les bouchers ont, quant à eux, migré vers le marché de Buyenzi. Et là aussi, les clients se font rares. Le problème de l’éloignement du marché est aussi évoqué. Les détaillants de viande précisent qu’ils n’arrivent pas à terminer la moitié d’une vache alors qu’au marché central, c’était en moyenne deux vaches par jour. L’autre handicap est la conservation : « On nous fait payer 15.000 Fbu par nuit et par vache pour une place dans un réfrigérateur. Or, on payait 2000 Fbu en ville », se désole un des commerçants.

Par ailleurs, ce marché ne présente pas de bonnes conditions d’hygiène, selon le même commerçant. Il déplore ainsi le fait qu’ils n’ont pas d’accès continu à l’eau et que, de plus, les quantités disponibles sont réduites. D’autres vendeurs tentent de s’installer au centre ville, mais ils sont pourchassés par la police.

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