«Les prisonniers libérés sont parfois confrontés à une discrimination sociale et ont du mal à se comporter comme d’autres membres de la société», a fait savoir Jean Marie Nshimirimana, représentant légal de l’Association Ntabariza-SPF pour la défense des droits des prisonniers.
C’était ce lundi 26 mars, lors d’une conférence de presse à la suite de la mise en application de la grâce présidentielle.
Il regrette que la société colle sur eux l’étiquette de criminels. D’après lui, certains bénéficiaires de la grâce présidentielle sont malmenés par les autorités de l’administration locale.
Et d’évoquer deux personnes convoquées au tribunal dans la commune Bugabira de la province Kirundo quelques jours après leur relâchement. «Actuellement, notre association mène une enquête auprès de l’instance judiciaire de Kirundo pour savoir les raisons de cette convocation».
Ainsi, la réintégration devient compliquée : «C’est difficile de réintégrer dans la société une personne qui a été accusée d’un crime si cette dernière n’est pas préparée psychologiquement».
En outre, M. Nshimirimana désapprouve les bénéficiaires de la grâce qui, après la libération, ont récidivé : «En commune Gashikanwa de la province Ngozi, deux graciés ont volé une vache et ont été de nouveau emprisonnés».
Lui-même ancien détenu, il appelle la population à aider les détenus relâchés à réintégrer la société au lieu de les discriminer. Avant de d’interpeler les autorités administratives, les juges, etc., à considérer les personnes libérées comme des gens normaux.
Pour rappel, plus de 2800 détenus ont récemment bénéficié d’une grâce présidentielle au niveau national.