A la veille de la célébration de la rentrée judiciaire 2021-2022, les bâtonniers de Bujumbura et de Gitega déplorent que les défis et préoccupations restent énormes pour l’avocature burundais. Ils en appellent au respect de la loi.
« Il y a des questions qui nous hantent tous et nous devons trouver des solutions ensemble », indiquent Jean de Dieu Muhuzenge et Jean Bosco Bigirimana, respectivement bâtonniers de Bujumbura et de Gitega.
Parmi ces questions figure la formation des avocats. « Nous avons tant besoin d’avocats qui sont professionnellement compétents », précise le bâtonnier de Bujumbura.
Il signifie que les deux barreaux vont organiser des formations à l’endroit des avocats pour que ces derniers soient mieux outillés dans la théorie et la pratique de l’exercice de leur profession.
Selon lui, la question du respect des règles d’éthique et de la déontologie de l’avocature est préoccupante. « L’éthique, la déontologie et la discipline constituent un élément crucial pour notre profession, raison pour laquelle les bâtonniers suivent de près la manière dont les avocats exercent leur profession et agissent dans leur vie privée et professionnelle », explique-t-il. Et d’appeler les avocats à respecter la loi et éradiquer la corruption dans leur travail.
Le bâtonnier de Bujumbura évoque aussi l’importance de connaître le nombre des avocats inscrits auprès des deux barreaux. « Nous avons déjà constaté qu’il y a des gens qui prétendent être avocats sans toutefois en avoir la qualité », regrette-t-il. Ainsi, les deux barreaux prévoient de dresser une liste définitive des avocats exerçant au Burundi.
Sur la question de la corruption dans la justice, les deux bâtonniers ne nient pas qu’il y aurait des corrompus parmi les avocats. Ils expliquent que des punitions allant jusqu’à la radiation sont prévues contre tout avocat qui serait accusé de corruption.
Quid de l’admission des bacheliers ?
« Nous sommes vraiment préoccupés des cas des lauréats des universités qui veulent intégrer la profession d’avocat mais bloqués par la loi », déplore Jean Bosco Bigirimana, bâtonnier de Gitega.
Pour lui, le nombre des avocats reste insuffisant au Burundi, d’où la nécessité d’enregistrer d’autres candidats pour satisfaire la demande. « Néanmoins, la loi régissant l’avocature au Burundi précise que l’avocat doit avoir au minimum un diplôme de licence en droit », fait-il savoir.
Il conseille aux bacheliers de poursuivre les études de master pour obtenir un diplôme équivalent au licence exigé par la loi.
Même proposition avec le bâtonnier de Bujumbura. Selon Jean de Dieu Muhuzenge, les détenteurs de diplôme de baccalauréat ne sont pas éligibles à la profession d’avocat : « En attendant que la loi régissant l’avocature soit modifiée, les bacheliers ont le droit de saisir les juridictions compétentes pour que ces dernières se prononcent ».
Les deux bâtonniers se disent prêts à travailler avec les autorités compétentes pour trouver une solution à la question d’admission des bacheliers dans les barreaux.