Les banques et les institutions de micro- finance aident les demandeurs de crédits à élaborer leurs projets. La Banque Nationale du Rwanda compte fixer le taux d’intérêt bancaire à 7%.
<doc1710|left>FINA Bank octroie des crédits aux individus, aux petites et moyennes entreprises (moins de 80 millions Frw) et aux grandes entreprises (plus de 80 millions), annonce Noël Muhawenimana, gestionnaire des comptes à la Financial Institution for Africa (FINA Bank). Ceux qui demandent moins de 80 millions Frw écrivent seulement des lettres, et les experts de FINA Bank élaborent des projets pour eux.
Les demandeurs de crédits de plus de 8à millions Frw élaborent eux-mêmes des projets qu’ils présentent à la banque. Ils doivent mentionner leurs avoirs, comptes des résultats d’exploitation et les bilans de deux années écoulées.
FINA Bank octroie trois types de crédits: commercial, d’équipement et pour salariés : « Le taux d’intérêt de base est 17,5%. Cependant, il peut être de 15,5% ou de 19,5% compte tenu du montant octroyé. Par exemple, celui qui demande 5 millions Frw (12,3 millions Fbu), doit rembourser à un taux plus élevé que celui contracte un crédit de 100 millions Frw. »
Qui bénéficie du crédit ?
« Pour bénéficier d’un crédit chez FINA Bank, vous devez être notre client depuis trois mois, et nous vérifions les mouvements d’entrée et de sortie de votre compte », explique M. Muhawenimana.
Le service crédit étudie le dossier et est vérifié par un « risque analyst ». Le dossier est refusé ou accepté comme tel ou avec des modifications par le comité de crédit. En cas d’acceptation, à moins d’une semaine, le client et l’agent de la banque se rendent chez le notaire pour signer la convention d’hypothèque, si le crédit est supérieur ou égal à 3 millions Frw. L’hypothèque peut être une maison, un véhicule, des machines, des stocks. L’objet hypothéqué doit être assuré à 100% pour être payé par l’assurance en cas de désistement du client.
Un client peut être avalisé par un autre, une banque, une société, etc. Après un mois, les inspecteurs de FINA Bank se rendent chez le client pour voir si réellement il réalise les activités financées. Les ressortissants des pays de l’East African Community (EAC) doivent hypothéquer leurs activités sur le territoire rwandais. Quelqu’un qui habite à plus 50 km de FINA Bank ne bénéficie pas de crédit ; car il serait difficile de l’inspecter, précise Noël Muhawenimana.
Chez FINA Bank, l’ouverture d’un compte individuel exige la production d’une photocopie de la carte d’identité, une photo passeport en couleur et 10 mille Frw. Pour une société commerciale, on doit présenter un certificat de registre de commerce, les statuts, 10 mille Frw. Cette banque de 9 agences au Rwanda œuvre aussi au Kenya et en Ouganda. Elle comprend plus de 30 millions de clients.
Une coopérative pour enseignants
Umwarimu Saving and Credit Cooperative (SACCO) est une coopérative d’épargne et de crédit des enseignants au Rwanda, surtout du primaire et du secondaire, selon Joseph Museruka, son directeur général : « Elle a été initiée par le président rwandais Paul Kagame, en 2006. » Il fallait, d’après lui, que les enseignants puissent trouver une banque pour épargner et bénéficier des crédits aux taux d’intérêt préférables. »
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{ Salaires de base mensuels des enseignants débutants au Rwanda (selon le directeur général d’Umwalimu SACCO) :
– Enseignants de niveau D6 : 27.000 Frw (62.100 Fbu) + prime de 37.600 Frw par trimestre
– Enseignants de niveau A1 : 92.000 Frw (211.600 Fbu)
– Enseignant de niveau licence : 127.000 Frw (292.100 Fbu)}
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Conditions préalables pour être membre : être enseignant ou un agent de l’éducation, être capable de payer une carte sociale de 10 mille Frw d’une validité de cinq mois et accepter de constituer une épargne obligatoire de 5% du salaire net (minimum de 2000 Frw/mois).
<doc1711|right>Et l’octroi du crédit ?
Depuis 2010, Umwarimu SACCO peut accorder un crédit de 15 millions Frw. Conditions préalables ? Etre membre depuis six mois, avoir régulièrement épargné. Elle peut aussi octroyer des crédits de construction
remboursables dans cinq ans, de logement dans 20 ans, de commerce entre deux et quatre ans, des avances sur salaires (salaire net + prime x 8) à rembourser dans 24 mois (deux ans). On accorde aussi des crédits d’urgence (salaire net + prime x 2) à rembourser dans 4 mois, selon le directeur général d’Umwalimu SACCO, si un événement subit arrive. On octroie également les découverts (avances sur le salaire mensuel).
Le taux d’intérêt bancaire est de 14%, et il est décidé par les membres, selon Joseph Museruka. « L’enseignant peut toucher son salaire dans l’une des 16 branches d’Umwalimu SACCO dans le pays et nous avons organisé des guichets mobiles dans les districts où nous n’avons pas d’agences », annonce-t-il. Ils ont, au total, 29 postes : « Nous avons à présent 59 mille membres (près de 98% d’enseignants au Rwanda). » Umwalimu SACCO a déjà accordé des crédits à plus de 40 mille clients. 34.600 enseignants au Rwanda touchent leurs salaires dans cette coopérative.
Les épargnes constituées par les enseignants sont rémunérés à 4% par an (bénéfice) : « Aujourd’hui, les enseignants ont 4 milliards Frw d’épargne depuis 2006. » Ils ont également un fonds de solidarité aux fins funéraires, selon Museruka : « Chaque enseignant cotise 300 Frw par mois. Quand lui ou son conjoint est décédé on lui offre 300 mille Fbu pour l’enterrement. Si c’est son enfant, on lui fait 200 mille Frw. »
« Les taux d’intérêts bancaires doivent baisser »
Selon Monique Nsanzabaganwa, vice-gouverneur de la Banque Nationale du Rwanda (BNR), avant l’implantation des institutions financières, il est exigé un capital minimum (5 millions Frw pour les banques). La BNR vérifie si des structures des établissements financiers en gestation sont bien définies et si le capital est disponible, etc. Si un établissement financier ne respecte pas ses engagements, explique Monique Nsanzabaganwa, la BNR demande le changement de ses dirigeants. Si la situation ne s’améliore pas, la BNR procède à la nomination de nouveaux responsables de l’institution. La BNR va exiger, avant la fin de l’année en cours, à tous les établissements financiers de ne pas dépasser 7% d’intérêts bancaires, annonce Mme Nsanzabaganwa.
Selon le vice-gouverneur de la BNR, il est nécessaire d’harmoniser les lois des banques centrales au sein de l’EAC pour mieux contrôler les banques commerciales. Elle ajoute que l’inspection d’une banque qui œuvre dans plusieurs pays de l’EAC devrait être uniforme.
