Les avocats du barreau du Burundi ont fait une manifestation devant le paquet général, vendredi 29 juillet à 8 heures. Ils réclamaient la liberté du bâtonnier Rufyikiri et deux autres membres de leur association.
A l’instar de Diogène, philosophe grec de l’antiquité, qui cherchait un homme avec une lanterne, sous un soleil de plomb, les avocats du barreau du Burundi cherchent la justice, bougies et lampes allumées en plein jour : « C’est notre corps qui est attaqué. Nos avocats sont en prison sans qu’il y ait un motif valable», indique Me Caritas Niyonzima.
Elle fait partie de plus de 100 avocats qui sont devant le parquet général. En toges, dans un silence absolu, ils font face au bâtiment abritant le parquet général. Ils brandissent des papiers sur lesquels on peut lire : « Libérez le bâtonnier Me Isidore Rufyikiri. Libérez Me Suzanne Bukuru. »
Me Fabien Segatwa explique : « L’arrestation intempestive des avocats nous met mal à l’aise. Nous sommes en train de manifester pour que l’on puisse respecter ceux qui font le métier de défendre les autres. Cette façon d’arrêter les avocats semblent relever d’un harcèlement »
Quant à l’emprisonnement de Me François Nyomoya, pour subornation de témoins, Me Prosper Banzubaze n’y va pas par quatre chemins : « C’est une bavure de plus que vient de commettre le ministère public.»
Selon la loi, poursuit-il, il y a prescription après trois ans. Les faits remontent à 2003 et nous sommes en 2011. J’en conclus simplement que c’est le harcèlement des corps de défense qui continue.
Il précise qu’ils ne vont pas rester les bras croisés : « Nous allons requérir le soutien de toutes les organisations tant nationales qu’internationales et celles qui militent pour le droit de la défense », précise-t-il.