La journée mondiale du braille (écriture en relief pour les aveugles) a été célébrée ce 4 janvier. Au Burundi, les aveugles sont encore loin d’avoir accès à ce système. Le matériel pour l’écriture en braille coûte énormément chers, il n’est pas disponible sur le marché local.
Daniel Ntiranyibagira, le tout premier étudiant aveugle du pays affirme que ce format est pourtant très important pour le développement intellectuel des aveugles. Non seulement pour faciliter les apprentissages à l’école, mais aussi la communication entre aveugles dans la vie courante.
Pour cet étudiant, le grand problème est que le matériel comme les manuels et autres documents en braille ne sont pas disponibles sur le marché burundais. Que ce soit les machines ou les logiciels qui font la conception des écritures en braille ou même les imprimantes spécifiques. « Il faut les importer et ils coûtent extrêmement chers ».
Il affirme que les élèves ou les étudiants éprouvent de grandes difficultés lors de leurs recherches dans les bibliothèques. Car tous les manuels et documents sont en écriture normale.
Dans les écoles, les élèves partagent un manuel à deux ou trois. « Normalement, un élève devrait avoir son manuel. Et nous sommes en retard dans les programmes », déplore Daniel Ntiranyibagira, également directeur de l’école fondamentale Penn Blind School, de la commune Kabezi, qui compte environ 83 élèves aveugles.
« L’autre problème est que le contenu des programmes change souvent et nous sommes obligés de concevoir de nouveaux manuels en braille pour nous adapter aux nouveaux programmes du ministère. » Pire, ajoute M. Ntiranyibagira, ces manuels s’usent rapidement car les élèves utilisent les doigts pour lire.
Pour Ernest Nindagiye, directeur du Lycée Kanura, une école pour aveugles de la zone Gihanga, province Bubanza, le principal défi est aussi les moyens pour traduire et imprimer les écritures en braille.
Selon lui, les papiers coûtent chers car l’écriture en braille demande beaucoup plus de papiers que l’écriture normal. Il faut aussi beaucoup d’employés pour faire la traduction car elle demande beaucoup de temps.
D’après lui, les machines qui font la traduction sont importés et coûtent chers. « Une imprimante coûte autour de 3.500 euros. Une photocopieuse braille, autour de 7.000 euros ».
Ces responsables d’écoles pour aveugles demandent au gouvernement de s’impliquer davantage pour donner accès à tous les aveugles à ce système d’apprentissage.