« Lynchage médiatique, procès médiatique. » Ces expressions résument la critique systématique et virulente développée par la majorité des médias burundais, surtout sur les réseaux sociaux, envers deux jeunes de Kayogoro, dans la province de Makamba. Un garçon de 23 ans aurait succombé lors des relations sexuelles avec une jeune fille mineure de 17 ans.
La mauvaise nouvelle a rapidement fait le tour des médias, certains affirmant que la victime serait décédée des suites d’une overdose d’aphrodisiaques « pour booster la libido ». Cependant, aucune autopsie n’a été effectuée pour déterminer la cause exacte de la mort et lever toute ambiguïté.
Même si cette hypothèse se vérifie, il semble que des incidents similaires sont fréquents et touchent toutes les tranches d’âge. Les Burundais, connus pour leur discrétion, surtout en matière de sexualité — un sujet presque tabou —, voient pourtant les aphrodisiaques se vendre comme des petits pains dans les marchés, les magasins, les boutiques et les pharmacies. « Les oiseaux se cachent pour mourir » : les personnes plus âgées envoient souvent les plus jeunes s’approvisionner.
Iwacu a mené une enquête pour comprendre l’ampleur de cette situation. Les aphrodisiaques, en vente libre, figurent parmi les produits les plus demandés. Sur les marchés, les vendeurs rivalisent d’ingéniosité et de persuasion, en utilisant un langage alléchant et en attribuant à ces substances des vertus pour accroître le désir et les performances sexuels. Cependant, ils n’indiquent ni la posologie, ni les effets secondaires, ni les contre-indications ou les précautions à prendre avant d’utiliser un aphrodisiaque.
La question est la suivante : sait-on vraiment ce que l’on achète ? Quelle est la composition réelle de ces « produits miracles »? Lors de ses investigations, le journaliste a recensé plusieurs cas de décès soudain survenus après la prise d’aphrodisiaques avant ou pendant les relations sexuelles.
La sexualité n’est pas linéaire tout au long de la vie. Selon les sexologues, divers facteurs tels que l’âge, la naissance d’un enfant, un choc traumatique ou une période difficile peuvent affecter le désir sexuel. Faute de prescription médicale, de nombreux Burundais ont recours à ces produits pour affirmer leur virilité, sans en mesurer les conséquences. Par ailleurs, l’efficacité de la plupart de ces produits n’est guère prouvée.
Le président de l’Ordre des pharmaciens du Burundi déplore la grande accessibilité de ces produits et demande aux pharmacies de ne les délivrer que sur ordonnance médicale. Cependant, il convient de noter que ces produits ne sont pas vendus exclusivement en pharmacies, et que tous ceux qui y travaillent ne sont pas nécessairement des pharmaciens.
À mon humble avis, une vaste campagne de sensibilisation sur les effets néfastes de ces substances est nécessaire à tous les niveaux de la société. Le ver est déjà dans le fruit : les aphrodisiaques sont en vente libre et très accessibles. Une régulation stricte s’impose pour limiter les dégâts.
Hari abatama bama baguye kukivi, ngo bishwe na AVC. Ikigandaro giheze niho wumva ngo yari yanyoye ibinini ashaka « guhasha » umukobwa/umugore bagendana. mbe wiyahagura ngo ushike kuki ko igihugu ari ibenga?
Le Burundi se met de plus en plus en contact avec tous les maux et c’est grave. Ils sont malheureux ces gens qui veulent toujours gagner par le poids de la force sur un terrain glissant que personne n’arrive au bout sans trebucher, oubliant que vaincre sans peril c’est une triomphe sans gloire.
@hakizimana
Ces gens sont deja dans leur propre peril, peut-etre sans trop s’en rendre compte.