9 ans après l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura, certains commerçants qui y exerçaient leurs activités peinent encore à relancer leur commerce. L’Olucome recommande l’attribution transparente d’un marché pour sa reconstruction.
La place qui abritait le marché central de Bujumbura est toujours enfermée. Les cendres, les déchets et tout ce qui a été décimé par l’incendie du 27 janvier 2013 sont toujours là. Entre temps, la nature a repris ses droits, les herbes et les arbres ont poussé. Les commerçants qui y exerçaient leurs activités ont été transférés dans d’autres marchés en mairie de Bujumbura. D’autres disent n’avoir pas encore redémarré leur business.
« Je me souviens de ce jour comme si c’était hier. Un certain dimanche, je me suis réveillé sous un choc extrême alors que mes marchandises étaient réduites en cendre. On espérait vite réintégrer le commerce, mais ça n’a pas été facile », regrette J.M., un ancien commerçant dans le marché central de Bujumbura.
Il confie qu’il s’est finalement lancé dans l’agro-business à l’intérieur du pays : « Depuis l’incendie, ma vie a changé. J’ai combattu pour démarrer un autre business dans la ville de Bujumbura, mais je n’avais pas de capital. J’ai même essayé de contracter un crédit auprès d’un banque en vain. Aujourd’hui, j’essaie de me débrouiller à travers l’agriculture ».
En ce qui est de la rénovation de ce marché, il dit avoir perdu tout espoir : « Mais il faudra toujours penser aux anciens locataires de ce marché. Que nous soyons les premiers à recevoir les stands s’il est reconstruit ».
Pour O.K., une vendeuse de légumes et fruits au centre-ville de Bujumbura, l’incendie du marché central a énormément affecté sa vie. Avec un petit capital, elle s’est débrouillée pour la survie de sa famille : « J’avais un stand dans le marché central et il y avait beaucoup de clientèle. Après l’incendie, j’ai obtenu un petit capital. Je suis devenu commerçant ambulant avant de trouver une place dans le nouveau marché de Cotebu ».
Cette mère de trois enfants souligne qu’elle peine encore à booster son business surtout que la clientèle est considérablement bas dans le marché de Cotebu. Et d’implorer les hautes autorités du pays à prioriser la reconstruction du marché central de Bujumbura.
Olucome appelle à sa rénovation
Sur son compte Twitter, l’Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) dit que les victimes de cet incendie attendent toujours la reconstruction de l’ancien marché central avec leur participation dans l’actionnariat de façon satisfaisante, le suivi psychologique et l’octroi des crédits sans intérêts par l’Etat.
Olucome exhorte l’attribution transparente d’un marché de reconstruction de ce marché central. En outre, cet observatoire recommande le nettoyage des immondices toxiques qui viennent de passer 9 ans au même endroit avec tous les dangers sanitaires, une enquête judiciaire crédible prouvant l’origine de cet incendie et les présumés coupables ainsi que les assurances pour toutes les marchandises se trouvant dans les marchés publics et privés.
Le Conseil des ministres du 9 décembre 2020 a analysé une requête de l’association des banques et établissements financiers du
Burundi (ABEF) au gouvernement du Burundi pour construire un grand centre commercial sur le site de l’ex marché central de Bujumbura et a donné son accord de principe pour la poursuite de ce projet.
En date du 7 avril 2021, le Conseil des ministres a adopté une feuille de route élaborée par l’ABEF et les représentants de l’Etat qui présente la mise en œuvre de ce projet y compris toutes les activités à réaliser.
Dans cette feuille de route, il est prévu que les travaux de construction vont durer 5 ans. Ainsi, la réception officielle de ce centre est projetée au 3 avril 2026.