Après l’assassinat de la jeune fille albinos, ce 05 mai en commune Kabezi, Kazungu Kassim, président de l’ASF (Albinos sans frontières), s’en remet au chef de l’Etat pour arrêter ces tueries.
<doc3999|left>« L’Etat nous a presque abandonné » s’indigne Kazungu Kassim. Et pour preuve, kazungu avance qu’aucune autorité n’était présente lors de l’enterrement de la jeune albinos dernièrement assassinée. Pour lui, le chef de l’Etat devrait délivrer un message d’apaisement à l’endroit des albinos qui vivent actuellement dans une peur permanente.
D’après les chiffres de l’ASF, les massacres des albinos qui ont débuté en août 2008, dans la commune Ruyigi, ont déjà fait 18 victimes sur les 868 albinos vivant au Burundi. Ceux qui les tuent, indique M. Kazungu, justifient leur acte ignoble par le fait que les albinos seraient des sorciers. En Tanzanie où est acheminée la « marchandise », explique le président de l’ASF, les acheteurs croient augmenter leur pouvoir magique en utilisant les bras, les pieds et les organes des albinos dépecés.
Dans le besoin total
A ce jour, 27 assassins ont été déjà arrêtés mais 4 se seraient échappés des prisons. « Nous pensons que ce sont ces évadés qui ont repris les tueries », confie Kassim Kazungu.
Actuellement, beaucoup d’albinos ont été regroupés dans différents chefs-lieux des communes de la province Ruyigi (Gisuru, Bweru, kinyinya …) pour leur sécurité. Néanmoins, M. Kazungu déclare qu’ils vivent dans de mauvaises conditions car ils ne reçoivent aucune aide de l’Etat ou de tout autre organisme.
L’ASF, qui totalise actuellement 10 ans d’existence, s’active toujours pour leur bien-être. Initialement, souligne son président, l’objectif était de scolariser tous les enfants albinos pour qu’ils prennent conscience de leur potentiel. « Cela avait plutôt bien commencé : depuis 2002, jusqu’à ce jour, les élèves albinos ont augmenté de 30 à 230 cas, tandis que 2 sont actuellement à l’université, et 5 en terminale (secondaire) », rassure M. Kassim.
Mais quand les exécutions ont commencé, sa priorité a été de protéger ces marginalisés. « Nous essayons toujours de nous informer pour prévenir les assassinats de nos frères », déclare M. Kazungu.
Le président de l’ASF lance encore une fois un appel au gouvernement pour sensibiliser la population à considérer l’albinos comme un être normal et non un être avec des pouvoirs magiques.
Il rassure aussi les albinos en leur promettant que l’association fait tout pour leur sécurité.