Des maladies de la peau au problème de scolarisation en passant par les mutilations des organes, le vécu quotidien des albinos burundais est un véritable calvaire. A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la sensibilisation à l’albinisme, Moise Nkengurutse, président de l’Opab, appelle le gouvernement à venir à leur rescousse.
«Au Burundi, la question des albinos reste encore un grand problème », déplore Moise Nkengurutse, président de l’Opab (organisation des personnes albinos du Burundi).
Comme défi majeur, il parle de la question sanitaire. Suite à leur peau fragile, la majorité des albinos souffrent des maladies dermatologiques qui se développent à la longue en cancer de la peau. «La plupart des albinos souffrent des maladies de la peau qui se sont développées au fil du temps en cancer. Le comble de malheur, c’est que beaucoup d’entre eux viennent des familles qui ne sont pas en mesure de les faire soigner ».
Hormis le problème de santé, l’autre grand problème est celui de la scolarité des albinos, regrette M. Nkengurutse. Quoique le taux de scolarité au niveau du primaire ait considérablement augmenté, indique-t-il, la scolarisation des albinos au niveau secondaire laisse à désirer. Depuis plus de 10 ans, la scolarisation des albinos au secondaire n’a augmenté que de 30 élèves, passant de 10 en 2008 à 40 en 2020.
Les mutilations des organes…
Aussi, le président de l’Opab dénonce la traque des albinos. Ils se font mutiler des organes utilisés ensuite dans la sorcellerie, relève M. Nkengurutse. Selon lui, au moins un albinos est tué chaque année. Un phénomène surtout dans les provinces Rutana et Ruyigi. « Dans la province Rutana, la paroisse de la commune Giharo est devenue un centre de refuge des bébés albinos qui naissent dans cette localité ».
Le président de l’Opab demande au gouvernement de renforcer la protection des personnes albinos. Quant aux albinos, M. Nkengurutse leur demande de toujours veiller à protéger leurs peaux. Il leur rappelle que le soleil est leur premier ennemi. « Je demande aux instituteurs des enfants albinos de les aider pour qu’ils puissent eux aussi être au même niveau que les autres enfants ».
Au Burundi, le nombre des albinos est compris actuellement entre 1200 et 1500, fait savoir l’Opab.