Le chef du Bureau de la Coopération suisse au Burundi, M.Tognola, a fait ses adieux ce mercredi. Plusieurs personnalités avaient répondu à l’invitation. Le gouvernement du Burundi était représenté par le ministre du Développement communal.
Après trois ans et demi dans notre pays, M. Tognola a rappelé les grands axes de la coopération suisse au Burundi. Son pays s’est engagé dans des projets pour « régler des conflits, fonciers ou de tout autre genre ; pour fournir des services sanitaires de meilleure qualité ; pour bâtir un pouvoir de proximité à l’écoute de toute la population, avec ce principe d’inclusivité auquel on tient tant ; le travail quotidien pour garantir l’expression de la voix de tous les citoyens, dans la diversité qui en fait sa richesse » a-t-il déclaré.
M. Tognola a souhaité « la poursuite de manière engagée et constructive l’appui au développement du Burundi », il a exhorté la classe politique à faire preuve de « maturité et de calme » et « éviter que toutes les forces vives et les énergies soient sacrifiées dans des combats partisans et fratricides ».
Le ministre du Développement Communal, au nom du gouvernement, a pour sa part remercié M. Tognola pour tout le travail abattu. Il a souligné le côté très proche, humain, de M. Tognola.
L’ancien Directeur résident de la Coopération suisse a profité de l’occasion pour présenter son successeur, Mme Elisabeth Pitteloud Alansar. « Nous nous connaissons depuis fort longtemps, et vous aurez bien sûr l’occasion de faire sa connaissance et d’apprendre à la connaître. Je veux simplement dire que je suis heureux que ce soit elle qui reprenne les responsabilités » a encore précisé M. Tognola dans ce discours qui a ému l’assistance.
Verbatim
Sur les Burundais
«… j’ai pu rencontrer et collaborer avec des personnes intelligentes, fines et ayant une vision claire de leur mission (…)Grâce à ces rencontres, mon expérience au Burundi m’a fait grandir et m’a permis d’évoluer. »
Les Burundais et la démocratie
« …rien ne caractérise et ne distingue le Burundi autant que la capacité, et le besoin, que ces citoyens et ses représentants ont de s’exprimer et de débattre. Cette culture vous distingue et fait qu’au Burundi on respire un air différent que celui qu’on respire ailleurs dans les Grands Lacs.
La modestie
« …le départ d’un individu est insignifiant par rapport à la marche et à la construction d’un pays, par rapport aux temps du développement »
L’engagement de la Suisse
« …la volonté de construire pour les femmes, pour les jeunes désœuvrés et sans perspectives, pour les enfants mal nourris, pour les pauvres et les exclus de ce pays un futur ne serait-ce qu’un tout petit peu meilleur. »
La liberté d’expression
« …qu’elle soit guidée par la défense de l’intérêt général de toute la population, de la nation toute entière »
A ses collègues du bureau de la Coopération suisse
« Je vous suis reconnaissant. Vous avez en moi un allié, partout là où je serai, et je ne vous oublierai jamais. »
A son épouse
« … pour sa présence, son aide et son travail. Par son engagement dans le domaine de la culture, j’ai pu découvrir un autre Burundi que celui que j’ai expérimenté par mon activité professionnelle et je lui dois plein d’autres choses que je ne citerai pas ici (rire de l’assistance), la stabilité qui me permet de m’épanouir, jour après jour.
Une leçon tirée du Burundi ?
« On ne part pas du Burundi comme on y est arrivé : l’histoire torturée, les défis du présent, provoquent des sentiments forts, chargés d’émotions extrêmes, déchirantes parfois. Ces sentiments nous obligent à nous questionner constamment sur les positions à prendre, sur les mots à dire, sur ce que nous pouvons transmettre, et ce que nous devons taire. (…)Ce questionnement permanent a été et est pour moi une expérience nouvelle de ma vie d’adulte, intense ; une découverte que j’amènerai en moi pour toujours. »