L’épée de Damoclès

Le rapport des experts de l’ONU est accablant. Il cite des cas. Il donne des témoignages qui font froid dans le dos. Il rappelle ce passé qui ne passe pas encore. Les vieux démons se réveillent. Des mots forts comme ’’crimes contre l’humanité’’ ou ’’génocide’’ sont lâchés.

Un expert digne de son nom et conscient de ses responsabilités, manipule de tels vocables lourds de sens et de conséquences avec tact. Chaque mot est pesé, bien pensé et bien placé.

Investies d’une telle responsabilité dans un pays en proie aux violations des droits de l’Homme, ces personnalités ne peuvent pas se permettre d’accomplir leur mission avec légèreté, de se laisser manipuler, de se faire piéger, de tout gober sans recouper.

Certes, ce sont  des hommes et  rencontrer toutes sortes d’entraves.  Ainsi, des experts mandatés par les Nations Unies pour venir enquêter au Burundi qui ont attendu des semaines durant pour avoir l’aval de Bujumbura.

Et comme d’habitude Bujumbura s’empresse de balayer du revers de la main tous les rapports produits par les organisations internationales dénonçant les manquements, les abus, les impairs, les violations, … Toutes les enquêtes des organisations de défense des droits de l’Homme sont rejetées car ’’biaisées et déséquilibrées’’. Les griefs ne manquent pas pour les décrier ou les vilipender.

Quand ce n’est pas l’ex-porte-parole du parti au pouvoir qui monte au créneau, c’est la voix de velours du porte-parole du gouvernement de rejeter tout en bloc toutes les accusations portées contre les agents de ce même gouvernement ’’victime de complots’’. Et il y a aussi et surtout ces tweets incisifs du conseiller principal en communication du président de la République qui laissent ses interlocuteurs sans voix.

Le ton étant donné, suivent alors des manifestations tous azimuts pour dénoncer et tourner en dérision résolutions et rapports des organes ou organisations mondialement respectés.

Et comme le dit si bien le musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly : «Mon pays va mal». Mais, il y en a qui clament haut et fort, à qui veut l’entendre et le croire, que «tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes».