L’ADC-Ikibiri lance l’alarme ce lundi 24 juin à Bujumbura en pointant deux projets de lois à l’étude à l’Assemblée Nationale : l’un sur les réunions et les manifestations publiques, l’autre sur les associations sans but lucratif …
« En analysant le contenu de ces deux projets de lois, on constate que le pouvoir Cndd-Fdd est en train de mettre à terme le processus démocratique au Burundi, en détruisant l’organisation et le fonctionnement de trois piliers de la démocratie : l’opposition politique, la société civile et les médias », indique Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri. Selon lui, « une fois votées, ces lois vont interdire aux partis politiques, à la société civile et à la population de s’exprimer. Elles ne feront donc que créer le désordre dans le pays », prédit M.Ngendakumana, « car elles ne seront pas être respectées. »
Preuve à l’appui : « Quand on demande à un administrateur, un gouverneur ou un policier de règlementer les réunions des partis politiques et même d’y être présent, il n’y a pas meilleure démonstration que la Constitution n’est plus respectée ». Or, précise le président de la coalition, « la Constitution est claire sur ce point. En son article 80, elle interdit au pouvoir public de s’ingérer dans le fonctionnement et l’organisation des partis politiques. »
Si on doit demander l’autorisation à un administrateur avant de se réunir, Léonce Ngendakumana se veut clair : « Cela signifie qu’on ne pourra jamais tenir de réunion », explique-t-il en faisant remarquer que les mêmes administrateurs auxquels renverra la loi viennent pour la plupart du Cndd-Fdd : « Ils vont nous refuser la tenue de réunion car eux aussi ont besoin que leur parti se renforce, dans le cadre de la compétition politique. »
Cependant, Léonce Ngendakumana ne se décourage pas. Insistant sur l’inapplicabilité de ces lois, il demande aux Burundais de « canaliser toutes les énergies en mesure de stopper cette descente aux enfers de la démocratie au Burundi. Il faut essayer de sauvegarder l’image de notre pays par rapport à l’Accord d’Arusha, à la Constitution et à la récente feuille de route adoptée par la classe politique », lance M.Ngendakumana.
Un bémol, aussi : « C’est au gouvernement et au Parlement de parer aux risques de dérives en premier lieu, car ce sont eux qui préparent ces lois et qui les votent. »