Lors d’une rencontre avec le président de la République ce 31 août au Stade Intwari, les jeunes entrepreneurs en mairie de Bujumbura confient qu’ils font face à pas mal de défis dans leurs activités entrepreneuriales. Le président Ndayishimiye les tranquillise.
Pour Gerry Chris Ninahaza, les jeunes entrepreneurs burundais manquent de connaissance dans l’élaboration des projets : « Avoir un projet est une chose mais l’élaborer dans une manière présentable et convaincante aux bailleurs est autre chose ».
Ce jeune entrepreneur déplore aussi des violations de droits d’auteur dans le secteur entrepreneurial burundais : « On peut penser à un projet et le présenter aux bailleurs. Mais, comme on n’a pas de moyens pour l’initier, les autres s’en accaparent alors qu’ils ne sont pas auteurs ».
Et de demander au président de la République de mettre en place un bureau qui serait particulièrement chargé de protéger les projets des jeunes entrepreneurs.
Il lui exhorte aussi de faire confiance aux jeunes burundais. « Les étrangers viennent au Burundi, gagnent des marchés et nous maltraitent. Ils sont payés en devises et vont construire leurs pays alors que les enfants du pays restent chômeurs », s’indigne-t-il.
Fiston Niyonkuru, un autre jeune entrepreneur stipule que les jeunes entreprises font face à un problème fiscal : « C’est incompréhensible qu’une jeune entreprise paie les mêmes impôts qu’une entreprise existant depuis 10 ans ».
Il demande qu’il y ait une période d’essai de trois ans pour les jeunes entreprises. Et d’insister que les marchés soient alloués aux entreprises des intellectuels burundais au détriment de celles des asiatiques.
Les autres jeunes entrepreneurs déplorent qu’ils ne reçoivent pas facilement de crédits auprès des banques.
Le chef de l’Etat épingle le ministère du Commerce
« On ne peut pas initier des entreprises, faire du commerce sans qu’il y ait l’accompagnement du ministère en charge de commerce », s’indigne Evariste Ndayishimiye, président de la République après avoir constaté l’absence dudit ministère dans sa rencontre avec les jeunes entrepreneurs.
Et de préciser que toutes les questions relatives à l’entrepreneuriat des jeunes devraient être adressées au ministère du commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme.
Sur la question des droits d’auteur, le président de la République promet la mise en place d’un bureau qui sera chargé de la protection des projets des jeunes.
En outre, il révèle que le gouvernement prévoit le renforcement des capacités pour les lauréats des écoles et universités qui n’ont pas fait d’études techniques. Selon lui, un centre de formation est en train d’être construit à Karusi.
Il a tenu à rappeler aux jeunes entrepreneurs de respecter toutes les mesures barrières contre la covid-19 : « Si nous ne prenons pas des mesures pour nous protéger contre le coronavirus, nous serons tous confinés. Et cela sera une contrainte pour l’environnement des affaires ».
Le président de la République a encouragé les jeunes entrepreneurs à investir dans le secteur agro-pastoral : « Il faut aussi transformer la production agricole pour avoir des produits finis à exporter ».
Deux petits faits ont failli voler la vedette à cet événement. Il y a surtout la chanteuse Laurette Tetero, lauréate du concours Primusic, édition 2019, invitée à cette rencontre du Président Evariste Ndayishimiye avec les jeunes entrepreneurs.
Après avoir annoncé qu’elle s’est lancée dans les affaires notamment la vente des serviettes hygiéniques réutilisables, elle a réitéré son appel, qui la tient apparemment tant à coeur, à avoir une accolade avec le chef de l’Etat, bien sûr après la pandémie de la covid-19.
Le chef de l’Etat a demandé à son protocole d’arranger son rendez-vous. Et ce n’est pas tout, le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a épinglé quelques journalistes burundais en exil.