Les évêques catholiques élèvent leurs voix pour inviter les Burundais, croyants et non croyants, à refuser avec force la guerre. C’était dans un message livré ce 11 décembre, pendant la messe de 10h (8 GMT) à la Cathédrale Régina Mundi.
<doc2307|left>« La paix est un trésor que nous devons rechercher à tout prix et préserver partout où nous sommes. Surtout nous, fidèles du Christ », déclare Gervais Banshimiyubusa, évêque du diocèse de Ngozi et président de la Conférence des Évêques Catholiques du Burundi (CECAB)
Il y a risque, dit-il, que notre pays tombe dans les affres d’une nouvelle guerre, si l’Eglise ne s’engage pas à faire ce qui est en son pouvoir. Pour elle, les vrais problèmes ont apparu après les élections de 2010. Les uns affirment que les citoyens leur ont donné le pouvoir, par conséquent ils doivent le maintenir. Les autres accusent le pouvoir d’avoir volé les élections et de surcroit de se livrer à la mauvaise gouvernance.
Pour cela, la CECAB recommande à chaque citoyen de respecter le pouvoir issu des élections de 2010. Mais aussi aux dirigeants de lui donner une occasion de contribuer à la recherche et à la consolidation de la paix. La guerre, poursuit l’évêque de Ngozi, même avec une illusion d’atteindre des résultats, ne peut en aucun cas conduire à une paix durable. Le prélat précise qu’un vrai dialogue entre ceux qui sont au pouvoir et ceux de l’opposition est nécessaire : « Pour que le processus démocratique aboutisse, le pouvoir doit accepter la nécessité d’une opposition. Quant à cette dernière, elle doit reconnaitre le bien quand il est accompli par le gouvernement », conseille-t-il.
Selon l’Eglise catholique, les criminels déjà identifiés et pointés du doigt par les citoyens comme tels, doivent être punis conformément à la loi. Quel qu’ils soient : membres des services de la sécurité nationale ou des renseignements, des partis au pouvoir ou de l’opposition : « Ils ne pourront plus se venter d’être au dessous de la loi. C’est une voie pour ne pas alimenter la suspicion et la peur au sein de la population ou ne pas contraindre certains à prendre le chemin de l’exil », suggère le président de la CECAB.
Dans le domaine de la justice, les évêques du Burundi recommande aux magistrats d’avoir conscience qu’ils sont indépendants et d’agir en conséquence. Ils voudraient aussi la poursuite du désarmement jusqu’au bout, qu’il n’y ait plus de redistribution d’armes au sein de la population. Pour la CECAB, il est impératif que les programmes de la bonne gouvernance, de la promotion de la dignité et des droits de la personne humaine, de la lutte contre la corruption, les malversations économiques et le détournement des deniers publics produisent des résultats concrets et convaincants. De plus, pour l’Eglise, les mandataires politiques soupçonnés d’enrichissement illicites doivent être disponibles pour les enquêtes afin d’éviter des suspicions inutiles.
« Heureux ceux qui écoutent ce message ! », Lance Mgr Gervais Banshimiyubusa. Vous tous, poursuit-il, fidèles du Christ, spécialement vous qui œuvrez dans le monde de la politique, soyez fidèles à vos engagements chrétiens. C’est d’ailleurs ce qu’à demander Sa Sainteté, le Pape Benoît XVI dans une récente exhortation apostolique : « Ayez une présence active et courageuse dans le monde de la politique… Que cette présence soit sans complexe ni honte ; fière et consciente de la précieuse contribution qu’elle peut bien apporter au bien commun. » (Africae munus, 131). Les pasteurs de l’Eglise catholique du Burundi invitent tous les croyants à redoubler d’effort en priant, en faisant le jeûne et en accomplissant les œuvres de charité. La CECAB termine son message en souhaitant à tous de joyeuses fêtes de Noël et de Nouvel an, 2012.
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{ Les évêques signataires du message
Mgr Gervais Banshimiyubusa, évêque du diocèse de Ngozi et président de la CECAB ; Mgr Vénant Bacinoni, évêque du diocèse de Bururi et vice président de la CECAB ; Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega ; Mgr Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura ; Mgr Joachin Ntahondereye, évêque du diocèse de Muyinga ; Mgr Bonaventure Nahimana, évêque du diocèse de Rutana ; Mgr Blaise Nzeyimana, évêque du diocèse de Ruyigi ; Mgr Théogène Murwuwundi, Vicaire Général de Bubanza.}
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