La grogne s’observe au sein de la population de la commune de Mugina. Pour cause : un retard dans l’octroi des compteurs électriques et une hausse exagérée du prix des unités des compteurs modèle « cash power.»
Très remonté, Gilbert Nyabenda de la colline Muyange, zone Rugajo ne décolère pas : « Deux ans viennent de s’écouler sans avoir le compteur alors que j’ai déjà payé le montant exigé. En outre, j’avais contracté un crédit au sein d’une institution de micro-finance pour que ma maison soit éclairée. » D’après ce père de 4 enfants, des intérêts continuent à être prélevés sur son emprunt. Selon lui, ce crédit pouvait être orienté dans d’autres activités susceptibles de générer des revenues.
Même son de cloche de la part de Mariamne Ntacuti de la colline Butaramuka, zone Buseruka. Selon cette quinquagénaire, une période qui dépasse une année vient de s’écouler alors qu’elle a payé la somme nécessaire pour se procurer le compteur électrique. Elle taxe de laxiste le service de l’hydraulique. « De toutes les façons, l’hydraulique a failli à sa mission. Elle a accepté des engagements qu’elle n’a pas pu honorer », poursuit-elle.
Une hausse de 500 %
La commune de Mugina est aussi plongée dans le noir depuis plusieurs mois. La raison avancée : hausse du prix des unités des compteurs modèle « cash power ». Encore une fois, la population interrogée pointe du doigt les services de l’hydraulique. D’après les informations reçues sur place, la population achetait avant les unités à un prix de 7 mille francs bu pour 100 watts. Pour le moment ces unités s’achètent à 35 mille francs bu soit, une hausse de 500 %.
La population dénonce cette hausse exagérée. Gédéon Nizigiyimana a fermé sa pâtisserie depuis plus de 4 mois. « Je travaille à perte. Je ne suis pas capable de payer le loyer. Bien plus, les perturbations électriques observées ces derniers temps n’arrangent pas mes activités commerciales », témoigne-t-il. D’après lui, certains produits, comme le lait, exigent le respect de certaines conditions de conservation. Ainsi, il est contraint régulièrement de jeter une grande quantité de lait suite au manque d’électricité. Cette situation est aussi observable chez les propriétaires de salons de coiffure, des ateliers de couture et de soudure.
La population demande au service de l’hydraulique de revoir à la baisse le prix des unités des compteurs modèle « cash power » et de faciliter l’octroi des compteurs aux habitants qui ont déjà payé l’argent exigé.
L’hydraulique tranquillise
Le Directeur général de l’hydraulique, Baudouin Butoyi affirme que son service a dû revoir à la hausse les prix des unités pour se conformer à ceux de la Regideso. Selon lui, l’important est de veiller à ce qu’il n’y ait pas de spéculation de la part de certains fournisseurs locaux ayant un contrat avec l’hydraulique pour vendre des unités à la population.
Pour ce qui est de l’octroi des compteurs électriques, Baudouin Butoyi demande à la population d’être patiente. D’après lui, une grande quantité de compteurs sont au port de Bujumbura pour des formalités douanières. Avant de conclure : « Très incessamment, des compteurs seront délivrés à la population ayant déjà payé le montant exigé.»