Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

L’Ecofo Mutanga Sud toujours au bord du gouffre

11/02/2021 8
L’Ecofo Mutanga Sud toujours au bord du gouffre
Des écoliers en train de jouer tout près du ravin de la Ntahangwa à l’Ecofo Mutanga sud

Alors que le gouvernement a entamé des activités pour protéger les infrastructures menacées d’effondrement à cause du ravin de la rivière Ntahangwa, l’Ecofo Mutanga Sud reste menacée. Au grand désespoir des élèves et parents.

L’avenue Sanzu à Mutanga Sud, commune Mukaza a été rétablie ainsi que la stabilisation des berges de la rivière Ntahangwa qui la menaçaient. Mais l’Ecofo Mutanga Sud reste dans une situation précaire. Les autorités scolaires, les élèves et les parents espéraient que cet établissement soit sauvé. Ils commencent à désespérer.

Depuis des mois, certaines classes sont hors usage. Une des salles se trouve à un demi-mètre du ravin qui ne cesse de se creuser à cause de l’effondrement des rives de la Ntahangwa. Des latrines se sont déjà affaissées. Il est 10h, c’est la récréation. Des écoliers jouent juste à côté du ravin. Certains écoliers sont conscients du danger, d’autres jouent avec insouciance.

Nous sommes en danger. Chaque fois, nous avons peur que ces salles s’effondrent sur nous. Pourquoi se sont-ils précipités à rétablir l’avenue Sanzu sans passer par ici ? C’est déplorable, vraiment», s’indigne J. K. de la 7ème année. Elle appelle les autorités à se mobiliser d’urgence pour sauver cette école.

Même sentiment d’indignation chez son camarade de la 5ème année. Il semble résigné. » Qu’ils réhabilitent ou pas, nous allons utiliser les classes restantes jusqu’à la fin. Les autorités sont au courant. Nous attendons leur réaction ».

La directrice de l’Ecofo Mutanga Sud ne veut pas trop commenter la situation. Elle n’en revient pas. « Les autorités administratives ont été alertées à temps. Quand les activités de stabilisation des berges de la Ntahangwa pour rétablir l’avenue Sanzu ont commencé, nous avons espéré que notre école sera sauvée. Nous avons été étonnés d’apprendre que cette partie n’est pas concernée par ce projet».

Interrogé à ce sujet, Déo Guide Rurema, ministre en charge de l’Environnement se veut rassurant. Il fait savoir qu’ils travaillent étape par étape pour ne pas disperser les moyens « Nous sommes à la recherche des moyens pour sauver les écoles de Mutanga sud. Les partenaires financiers ont accepté de nous appuyer. Le projet est en phase finale».

Parmi les activités prévues, dit-il, figure la protection des berges de la Ntahangwa au-delà du quartier Mugoboka. Il s’agira notamment de la planter des arbres, des bambous notamment, pour freiner la vitesse des eaux de la rivière. Ces plantes vont arrêter l’érosion.

Le ministre rappelle que des efforts ont été fournis pour protéger des infrastructures menacées. Il s’agit notamment des établissements scolaires comme l’école du jardin public à Nyakabiga et des habitations de Kigobe sud.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Gacece

    Aucun ingénieur oeuvrant dans le public ou dans le privé n’a jamais entendu parlé de ce qu’on appelle un « mur de soutènement »?

    La technique des murs de soutènement constitue une solution très viable et très fiable à long terme. Elle peut être utilisée sur les bords des routes/rues, des jardins, ou des cours d’eau, justement pour contrer les glissements de terrains ou autres formes de corrosion. Creuser des caniveaux ou remplir les trous et compacter les sols avec de la nouvelle terre ne sont que des solutions éphémères n’étant efficaces que le temps d’une saison ou deux.

    Mais cela prend de la volonté et des moyens. Au gouvernement et aux médias de sensibiliser et d’offrir des incitatifs aux gens pour les encourager à adopter une telle façon de faire. Autant dans le domaine public que dans le privé.

    • Jac

      Murs de soutènement=solution très viable et très fiable à long terme?
      Oya Mushingantahe, reka tureke gushikuza. Nature iyo ishatse gusubira kuvyayo ntakiyihagarika.
      Ikibazo ca Bujumbura; une urbanisation anarchique! Kandi siyo yonyene; kw’isi yose ama villes araba détruite kubera bubaka dans l’anarchie et le non-respect de regles environnementales.

      Sinon, ama murs ntiyobuza Ntahangwa canke Muha guhitana ibiri munzira zazo vyose. Mbe urazi vitesse zimanukana iyo imvura yasaze harya mumisozi ya Crête Congo-Nil? Urabaza aba Hydrologues bongaho i Burundi!

    • Gacece

      La dégringolade des eaux de pluie provenant des collines surplombant Bujumbura prend la direction qu’elle veut parce qu’il manque un système de canalisations pour les retenir et les contenir.

      Je conviens qu’il y a des constructions anarchiques. Maintenant on est face à un problème pour lequel il faut trouver des solutions. Le problème est là! Il faut le résoudre. Ingwe yamaze kukwinjirana…

      On ne va quand même pas détruire toutes les maisons! En ce qui concerne les murs de soutènements, ils peuvent aussi être construits pour renforcer les caniveaux creusés dans les montagnes pour ralentir ces eaux et les rediriger vers des canaux qui pourraient être construits dans des endroits stratégiques.

      Les accidents environnementaux existent partout mais on peut en minimiser leurs effets et leurs conséquences… si on ne se croise pas les bras en attendant la prochaine catastrophe! Vous semblez suggérer qu’on y peut rien, moi je crois au contraire.

      • Jac

        Ibihugu kw’isi vyashoboye gutorera umuti ivyo bibazo nibike cane. Kimwe murivyo; ari akarorero kw’isi ni Pays-Bas/Hollande.
        Umuti bakoresheje kwabaye gusubiza inzuzi, ibiyaya vyazo. Utabikoze, ntawundi muti, turabibona mu Bufaransa, n’ahandi hose ko amazi; inzuzi n’ibiyaga vyica vyinshi harimwo n’abantu imyaka yose.

        Umuti wa Bujumbura ukeneye ukwigura/sacrifice abantu bakamenya ko batemeye bagasubiza nature ivyayo, ko bishobora gushika, non seulement ntibahasige amazu nizindi bien materiels, ko bashobora kuhasiga ubuzima.
        Ukuri guca mujisho ntigusha; kandi kw’unguruza gutanga inyishu kukibazo kiriho ubu ntaco uba uriko urakora, en bref: Inyishu n’ukubomora ibintu vyose vy’ubatswe k’unzuzi canke mubiyaya zavyo, ntawundi muti. Franchement, je m’éxcuse, umuti n’uwo, ntawundi mbona.

      • Gacece

        Peut-être qu’on parle de la même chose mais de façon différente. Vous donnez l’exemple des Pays-Bas qui ont remis les plaines à leurs rivières et vice-versa. Vous ne tenez pas compte des villes comme Venise en Italie, qui sont littéralement construites sur l’eau. Et quand je dis « sur l’eau », vous comprendrez si vous prenez le temps de chercher des images de Venise et y jetez un coup d’oeil. La ville est là depuis des siècles.
        Quant à l’exemple de la Hollande, les systèmes de canalisation qu’ils ont mis en place tout le long de la majorité (sinon tous) de leurs cours d’eau, lacs et étangs se fondent justement sur les murs de soutènement.

        Les murs de soutènement sont le fondement même (ou la fondation) qui empêche les terrains de glisser dans les canaux d’irrigation, dans les rivières, dans les rues, routes, caniveaux, autoroutes, etc. Ils empêchent les fondantions des maisons construites sur une pente de s’écrouler, l’eau des pluie d’emporter la terre du sol sur lequel elle coule…

        Vous proposez de tout détruire dans le plaine de la Rusizi. Dans ce cas, autant exproprier tous les habitants de la ville de Bujumbura et les déplacer ailleurs à l’intérieur du pays. Je dois avouer que j’ai l’impression que vous proposez de résoudre un problème en en créant un autre plus grave encore. Bonne chance!

        • Jac

          Murakoze Gacece!

          Ndatahuye bukeke ko muri mumwuga w’abubatsi mais tureke gushikuza kuko ikintu cose muvyubakwa kiba gifise ico kijejwe; ivyo twita fonction. Mur de soutenement irafise ico imara mugabo ubushobozi bwayo buri limité!
          Niyumvirako, dutanguye kuvanga, nokwitiranya ibidasa twohava natwe dusanga twatwawe, twamize nturi. Vénise que je connais, le Pays-Bas qui m’a adopté ndayizi. So, mu majambo; menya ko:
          1/3 de Bujumbura yubatswe sur des sites très vulnerable zishobora gutwagwa, canke gusenyuka (ici parle un Géotechnicien avec + de 20 ans dans l’ingénieurie cotière ; digue, dunes….)
          Au lieu yokwonona amahera bubaka ibintu vyúbakwa bisunitswe na émotion, bikabomoka imvura isubiye gutasura, botuma bafasha kw’imuka abo bubatse muri ivyo bibanza, hanyuma bagasubiza izo nzuzi n’ikiyaga ivyazo.
          Sinon, niyumvirako twiyumvira bimwe, seulement imiti y’ibibazo nkivyo n’abandi biragorana ko babihurizako.
          Aba Neérlandais gusa nibo babizi; kuko kuva 1953, aho Région ya Zeeland itwariwe; ikibazo c’ukwikingira no kubana n’amazi bakigize; quéstion de sécurité nationale. Budget yavyo iruta iya défence nationale. Aha n’abanya politiki ntavyo baharira, barazi ko atagufyina.
          Pour t’informer canke n’abandi batazi, ngaha turariha ikori ry’inzuzi. (Waterschapsbelasting).

        • Gacece

          Si vous voulez mon avis, ce qui est fait est fait. Comme vous l’avez dit, il y a trop de constructions anarchiques pour qu’on pense tout détruire et reconstruire. Ce qu’on peut faire, c’est d’éviter que cela continue.

          La première étape serait de légiférer et de réglementer par des lois, des règlements à l’échelle nationale. C’est à dire que chaque quartier dans toutes les villes devrait avoir les pouvoir de mettre en place des règles de zonage pour empêcher que les gens construisent trop près des rues et des rivières. Par exemple : si c’est une rue de quartier ou de colline, les administratifs de la commune devraient en définir les règles. Si c’est une route provinciale, cela devrait être fait au niveau provinciale ou de la mairie. Si c’est une route national, c’est le gouvernement qui devraient en définir les règles. L’Assemblée Nationale et le Sénat devraient s’occuper d’élaborer et de voter des lois encadrant et définissant les pouvoirs de chaque niveau d’administration (quartier, commune, province, ministère). Il va sans dire qu’il faudrait créer un système de classement des rues, routes, rivières et lacs, pour désigner quel niveau d’administration aura la compétence d’en déterminer le règlement.

          La deuxième étape serait de s’assurer que le problème ne persiste pas. On devra interdire toute forme de rénovation majeure (maison actuelle) ou de reconstruction d’une nouvelle maison dans une parcelle en zone interdite. Et on devrait également prêter main forte à toute personne désirant détruire sa construction actuelle et construire ailleurs pour respecter les lois et règlements. Il est question ici de leur donner la priorité dans l’octroi de nouvelles parcelles, l’accessibilité à des crédits à des taux d’intérêts avantageux, de nouveaux quartiers attrayants (rue pavées ou goudronnées, présence de services publics comme des espaces verts, écoles, hôpitaux, magasins ou marchés, moyens de transport, …).

          La troisième étape serait de construire un système de canalisation solide pour rediriger et contenir les eaux de pluies et des crues des lacs. Je suggère de construire des berges assez hautes (murs de soutènement) tout le long (j’insiste sur “tout le long”) des rivières et ruisseaux qui parcourent la ville de Bujumbura, un grand canal autour de la ville pour recueillir les eaux des pluies venant des montagnes pour les diriger vers le lac Tanganyika directement. Pour les empêcher d’atteindre les quartier. Et avec des moyens et de la volonté, on devrait y arriver.

          La quatrième étape serait de déterminer les zones inondables pour y détruire et y interdir toute construction actuelle ou future. C’est un choix qu’on doit faire! Mais connaissant la population et la nature humaine, il y a des gens qui vont tout faire pour éviter que cela se fasse. Ce gens sont les politiciens et leurs soutiens, qu’ils soient dans les partis politiques (au pouvoir ou dans l’opposition), dans des organisations locales (société civile), régionales ou internationales… ou simplement la population en général.

          La cinquième et dernière étape serait de créer un organisme gouvernemental ayant des ramifications dans tout le pays, pour appliquer et surveiller l’application de ces lois et règlements à tous les niveaux. Cet organisme devrait également avoir le pouvoir d’octroyer des permis de construction et/ou de les révoquer en cas de violation, ou même d’ordonner la destruction d’une maison qui a été construite sans permis valide. Il ne faut surtout pas que ce pouvoir soit confié aux administratifs pour une raison évidente : un autre obstacle qu’on ne peut ignorer, c’est la corruption. Je n’en dirais pas plus à ce dernier sujet, mais je le considère comme l’étape la plus importante de tout ce qui précède.

          C’était un plaisir d’échanger avec vous.

  2. Aloys Jisho

    Au Rwanda, quasiment toutes les berges des rivieres et petits ruisseaux sont plantes de bambous. Sans exception aucune. Pourquoi ne pas vulgariser la memme chose au Burundi. Le bambou est tres efficace pour proteger les berges.

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