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L’eau, une galère dans certains quartiers de Bujumbura

05/06/2013 Commentaires fermés sur L’eau, une galère dans certains quartiers de Bujumbura

L’eau manque cruellement à Musaga, Kinanira et Gasekebuye (Ville de Bujumbura). Sur les quelques fontaines publiques, on y voit des kilomètres de bidons alignés et dont les propriétaires attendent, sans le moindre espoir d’être servis, leur tour pour puiser. Un bidon qui, normalement coûte 6 Fbu selon la Regideso, revient à 400 Fbu lorsqu’un vendeur d’eau te l’apporte chez toi. Tellement la colère est immense que les habitants n’ont plus de voix pour exprimer leur désarroi. Iwacu a fait un tour ce 24 octobre. <doc1754|left>Musaga, 1ère avenue, 9h30. Le slogan dit que « l’eau c’est la vie ». Mais là, l’eau c’est la galère. Le décor présente une centaine de bidons de 20 litres chacun, alignés devant un robinet public malheureusement desséché. Ceux qui attendent cette manne ont l’air fatigué, mais ils sont obligé de tenir : « Nous venons de passer trois jours sans eau. Des fois, nous sommes obligés de parcourir des kilomètres pour la chercher dans d’autres quartiers, très loin d’ici. Comprenez vous-même qu’une telle situation est énervante», raconte Nsengiyumva, rencontré sous un soleil de plomb à Musaga, son visage dégoulinant de sueur. Il précise qu’à cause de ce manque d’eau, certains de ses voisins souffrent déjà des maladies dites des mains sales (diarrhée, choléra, …) : « Ils utilisent parfois la même eau, dans un même bassin pour se laver les mains à quatre ou à cinq. Ils ne peuvent pas faire la propreté convenablement. » Aline Kaneza, élève en 10ème année, à Kinanira, a raté ses cours. Elle a manqué d’eau pour faire sa toilette : « Je ne pouvais pas me rendre à l’école sans m’avoir lavé. J’ai manqué où trouver ne fût-ce qu’une petite quantité pour me brosser les dents», déplore-t-elle. Ceux qui travaillent dans de petits restaurants se lamentent aussi : «J’utilise l’eau que j’achète chez ceux qui vont la puiser dans d’autres quartiers. Un bidon de 20 litres me coûte 400 Fbu [au lieu de 6 Fbu exigés par la Regideso, Ndlr]. Je préfère travailler à perte pour garder mes clients, en espérant que je vais gagner dès que la situation se normalisera», explique Emmanuel Hakizimana, un responsable d’un restaurant à Musaga à la 2ème avenue. Aux quartiers Kinanira et Gasekebuye [dit quartier des nouveaux riches, Ndlr], c’est la même situation. Des habitants de ces quartiers disent qu’ils peuvent passer deux jours, voire même plus, sans eau : « Qu’allons-nous devenir dans ce pays ? Il n’y a pas assez d’électricité, les prix des denrées alimentaires sont de plus en plus inabordables au marché et pour couronner le tout, l’eau ne coule pas dans nos robinets », se désole un chauffeur de taxi qui a enlevé le siège arrière pour y transporter quelques bidons d’eau, chez son patron à Gasekebuye. Pour en avoir le cœur net, Iwacu a cherché à contacter les services concernés à la Regideso mais en vain. Selon une source proche de la direction de cette entreprise, ils étaient à Bubanza pour la réception des travaux d’adduction d’eau récemment réalisés dans cette province.

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