Les pays de l’EAC doivent répondre au défi de la corruption. Les Associations de lutte contre la corruption dans l’EAC doivent lutter ensemble contre ce fléau et les résultats sont louables.
<img6137|left>Le gouvernement burundais a déjà mis en place des institutions chargées de la prévention et de la répression de la corruption : la Cour des Comptes en 2003, l’Inspection Générale de l’Etat, la Brigade Spéciale Anti-corruption, ainsi que la Cour Anti-corruption en 2007. Ces institutions sont maintenant opérationnelles. Récentes pour leur grande majorité, elles ont contribué à améliorer la transparence et l’efficacité dans la gestion des affaires publiques. Même si, selon une certaine opinion, leur efficacité et leur performance restent mitigées.
En 2007, avec l’entrée du Burundi dans la Communauté Est africaine, le Burundi par le biais de certaines de ces institutions, a adhéré à l’Association des institutions de lutte anti-corruption des pays membres de l’EAC (East African Association of Anti Corruption Authorities, EAAACA).
Depuis l’intégration du Burundi dans l’EAC, la Brigade Spéciale anti-corruption a adhéré à l’association est africaine des institutions de lutte anti-corruption. « C’est une association très importante car elle aide dans la formation des officiers de la brigade, à raison d’une formation par an », indique Jean Claude Bizimana, directeur juridique de la Brigade Spéciale anti-corruption. Il ajoute que l’EAAACA permet également d’échanger des informations : « En 2010, une enquête conjointe de toutes les institutions membres de l’EAAACA a été faite sur l’évasion fiscale en matière d’importation des biens. » Cette enquête a permis, précise-t-il, de constater qu’il y a des produits qui ne sont pas originaires des pays membres de l’EAC, mais qui bénéficient d’exonérations fiscales.
Une collaboration très bénéfique
Le directeur juridique de la Brigade Spéciale anti-corruption souligne que cette association leur permet également des échanges riches en recourant aux expériences des autres institutions pour perfectionner les enquêtes financières. Ce qui a contribué à la baisse de la fraude transfrontalière. Il signale que, bientôt, un protocole sur la lutte contre la corruption dans l’EAC sera ratifié. Et que « cela aidera dans le recouvrement des avoirs et le rapatriement des fonds d’un pays à l’autre, via les institutions membres de l’EAAACA. »
Jeanne Nirema, 1er substitut général du procureur général près la Cour anti-corruption, reconnaît aussi l’importance de cette intégration régionale dans la lutte anti-corruption. « Elle a permis la création d’un réseau des pays membres pour rester en contact permanent et échanger des informations en vue d’une aide mutuelle pour rendre efficace cette lutte. » Elle ajoute que la Banque Mondiale a organisé trois formations réunissant deux institutions agréées dans chaque pays et luttant contre la corruption. Le Burundi a été représenté par la Cour anti corruption et la Brigade Spéciale anti-corruption. « Ces institutions ont alors constitué les points focaux de chaque pays auxquels s’adressent les autres pour partager les informations et s’entraider, comme pour chercher un suspect ou trouver la trace des fonds », indique Mme Nirema.
Des avancées significatives
Par rapport à l’an passé, le Burundi a fait des progrès en matière de lutte contre la corruption. Selon un nouveau rapport de "Transparency International", le Burundi est le 2e pays le moins corrompu de l’EAC avec un indice global de corruption de 18,8%. Son classement des pays membres de l’EAC, pour 2012 : le Rwanda (1 er) avec 2.2% ; le Burundi (2ème) avec 18,8% ; le Kenya 3e avec 29,5% ; la Tanzanie avec 39,1% ; et l’Ouganda avec 40,7%. L’enquête de Transparency International s’est faite sur un total de 9303 répondants en provenance des populations principalement urbaines âgées de 30 à 49 ans, des cinq pays de l’EAC. Le sondage a été réalisé entre mars et mai de cette année 2012.
| Genèse de l’EAAACA : l’Association des institutions de lutte anti-corruption des pays membres de l’EAC ( East African Association of Anti Corruption Authorities, EAAACA) se bat pour promouvoir l’esprit de tolérance Zéro contre la corruption et encourager la coopération régionale pour se prévenir et combattre la corruption.
Cette association est née le 28 septembre 2007 à Kampala, en Ouganda, quand les chefs des institutions nationales anti-corruption du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda ont signé la déclaration de Kampala créant l’association est africaine de lutte anti-corruption. Le 9 Novembre 2007, ce fut l’inauguration et la signature à Nairobi, au Kenya, des lois la réglementant. Les institutions anti-corruption du Burundi et du Rwanda sont devenues membres de l’association, en février 2008.
L’association est composée d’une commission d’éthique et d’anti-corruption de la République du Kenya, de l’inspection gouvernementale de la République ougandaise, le Bureau de la prévention et du combat contre la corruption de la République tanzanienne, l’office de l’ombudsman rwandais et la Brigade spéciale Anti-corruption du Burundi. Celle-ci assure aujourd’hui la vice-présidence de l’association. |