Lors de la célébration de la journée internationale de lutte contre le paludisme, le ministère de la Santé Publique et de la lutte contre le sida (MPLS) avait annoncé l’introduction du vaccin R21-Matrix-M contre le paludisme. Cependant, plusieurs mois viennent de s’écouler sans que ce vaccin ne soit administré.
Dans son communiqué, le ministère de la Santé publique a précisé que les vaccins seront disponibles au mois de juillet 2024 et que le Burundi s’apprêtait à recevoir un million de doses de vaccin contre le paludisme. La plupart des parents rencontrés se disent impatients et se posent des questions sur ce qui bloque.
Il est 10 h à l’hôpital Prince Régent Charles, dans le service de pédiatrie. Plusieurs enfants souffrant du paludisme sont alités. Les parents affirment que pendant cette période, la malaria fait ravage mais qu’avec le vaccin annoncé, le nombre de cas de paludisme va chuter.
Marie, une dame rencontrée sur le terrain témoigne : « Mon fils de 3 mois est hospitalisé ici il y a une semaine, il souffre de la malaria. On dort dans une moustiquaire, mais en vain. J’imagine que lorsqu’on amènera le vaccin contre le paludisme, ça sera un soulagement pour les parents ».
Elle ajoute également que lorsqu’elle a entendu ce communiqué, elle se préparait à monter chez elle à Gitega pour que son fils soit vacciné et retourner à Bujumbura après. « Mais pourquoi le vaccin n’est pas encore disponible alors qu’on est en novembre ? Quel a été le problème ? », s’interroge-t-elle.
Ange Kaneza n’est pas loin de Mariam, mais elle se demande pourquoi le vaccin contre le paludisme ne sera pas donné dans la province de Bujumbura.
« Ce vaccin est comme un remède, mais dans le communiqué, parmi les provinces citées, je n’ai pas entendu Bujumbura. Pourquoi ? J’imagine que même ici des cas de mortalité causée par la malaria existent. Il faut l’éradiquer dans tout le pays ».
Le paludisme, une cause de mortalité infantile
Au Burundi, le paludisme reste le principal problème de santé publique et l’une des principales priorités sanitaires nationales. Selon les données du Système national d’information sanitaire (SNIS), le paludisme était la première cause de morbidité et de mortalité en 2021, avec une incidence de 537,6 pour 1 000 habitants. Il représentait 44,1 % des consultations et 59,4 % des décès hospitaliers au cours de cette année.
Selon les données du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, le cumul d’épisodes de paludisme en 2022 est supérieur à celui de 2021 avec une augmentation de 26,50 %.
Les enfants de moins de cinq ans sont le segment de la population le plus vulnérable au paludisme. Des 6 286 888 cas de paludisme signalés en 2021, les enfants de moins de cinq ans représentaient 2 489 178 cas, soit 40 % de la morbidité due au paludisme. Plus de la moitié des districts sanitaires avaient franchi ou dépassé le seuil épidémique.
Selon le Dr Claude Bizimana, directeur du PEV, le Burundi a déjà reçu les financements nécessaires pour l’introduction du vaccin anti-paludisme. « Ces fonds ont été accordés par GAVI. Le pays est en pleine phase de préparation ».
Le Dr Bizimana ajoute également que les modules de formation des prestataires des soins sur ce nouveau vaccin ont été conçus. « Nous avons déjà fini la formation des formateurs, nous avons déjà élaboré un plan de communication et des outils de communication en faveur de la lutte contre le paludisme ».
Interrogé sur l’acquisition des vaccins, le directeur du programme élargi de vaccination, Dr Claude Bizimana, a rassuré que ’’le processus pour l’acquisition des vaccins évolue très bien’’.
Rappelons que ce vaccin, qui est réservé aux enfants âgés de 6 à 24 mois, sera administré dans les 25 districts sanitaires du pays. Il s’agit de Bubanza, Cibitoke, Karusi, Kirundo, Muyinga, Ngozi, Rutana et Ruyigi. Le communiqué du ministère de la Santé publique expliquait que ces provinces ont plus de cas et de décès suite au paludisme.
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