A Genève, le Burundi comptait avoir 1,1 milliards de dollars de dollars américains. Gervais Rufyikiri dit en avoir récolté 2,6 milliards. Le 2ème vice-président a su plaider pour le pays, allant jusqu’à reconnaître les imperfections.
<doc5827|right>Les besoins du CSLP II étaient évalués à 2,1 milliards de dollars américains, le Burundi a déclaré pouvoir en mobiliser 48%. « Les 2,6 milliards ne constituent pas le plafond parce qu’il y a des pays qui n’ont pas annoncé leurs enveloppes, d’autres sont restés discrets. Et nous sommes convaincus que les montants qui seront réellement accordés au pays vont dépasser de très loin les 2,6 milliards de dollars américains », a déclaré le 2ème vice-président de la République, lors d’un entretien avec la presse organisé dans sa suite à l’hôtel Continental de Genève, après la conférence.
Très courtois et de bonne humeur, malgré la fatigue qu’on pouvait déceler dans ses traits, Gervais Rufyikiri a distribué friandises et boissons aux journalistes qui l’attendaient depuis plusieurs heures.
D’emblée, M. Rufyikiri a déclaré sa satisfaction pour le déroulement de la conférence qui a pu réunir plus de 100 délégations avec près de 450 participants.
Des avancées positives, reconnues et récompensées…
D’après le 2ème vice-président, le surplus de fonds est le résultat des avancées significatives et positives du Burundi, reconnues et félicitées par tous les partenaires dans leurs déclarations. Surtout dans la bonne gouvernance, avancées traduites dans la transparence de la gestion des biens publics, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires. Il a ajouté que l’autre grande avancée relevée par les partenaires est la stabilisation du pays et la participation du Burundi dans la lutte pour la paix dans le monde en témoigne la présence de nos troupes en Somalie. « Même si ça n’a pas été dit ainsi, c’est une reconnaissance que le Burundi contribue dans la lutte contre un défi qui menace la communauté internationale, et que celle-ci doit appuyer le Burundi dans ses propres défis », a indiqué Gervais Rufyikiri.
Avec le surplus des fonds, M. Ryfikiri a souligné que les services techniques pourront alors revisiter « le CSLP II pour élargir les programmes à réaliser, en reconnaissant que l’élaboration du CSLP II a été très modeste dans ses ambitions et a limité les projets parce que les financements n’étaient pas sûrs. »
La carte de l’honnêteté
Gervais Rufyikiri a été honnête dans tous ces discours. Il a reconnu tous les défis qui restent à relever, y compris la question des violations des Droits de l’Homme qui énerve tant les autres membres du gouvernement. Intelligent, il comprend les exigences de bailleurs de fonds qui demandent l’aboutissement des enquêtes sur les exactions extrajudiciaires. « Le gouvernement reste disposé à trouver des solutions à tous ces défis », a indiqué M. Rufyikiri. Les partenaires du Burundi ont apprécié cette modestie.
Partenariat avec même l’Iran
Un journaliste a demandé si avoir un partenaire comme l’Iran, un pays isolé par plusieurs pays européens et les Etats-Unis n’est pas « un peu risqué pour le Burundi ». Question un peu délicate. Malin, le 2ème vice-président s’en est bien tiré: « A Téhéran, il y a beaucoup d’ambassades étrangères et l’Iran est toujours membre des Nations Unies. Il n’y a donc aucune raison de développer une méfiance particulière par rapport à un pays avec lequel nous n’avons aucun problème. » Plus diplomatique comme réponse, on ne trouve pas…
Un 2ème vice-président très optimiste
Pour Gervais Rufyikiri, en continuant à changer l’image du Burundi avec une meilleure gouvernance, la communauté internationale sera sûrement plus motivée pour soutenir le Burundi.
Le 2ème vice-président y croit très fort. Cette assurance s’est manifestée dès le premier jour de la conférence, lors du cocktail organisé par le gouvernement suisse à l’intention de la délégation burundaise. Dans son discours, il a invité l’assistance à lever son verre « à la réussite de la conférence », avant de dévoiler ses dons de tambourinaire, faisant ainsi honneur, d’après certains commentaires, à sa province natale, Gitega, réputée pour les prouesses de ses tambourinaires.
| Quand un ministre force l’admiration
<img5826|right>A Genève, le ministre de l’Energie et des Mines, Côme Manirakiza, a fait une communication très remarquée sur la problématique de l’énergie. Maîtrisant son sujet, bien documenté, il a brossé les potentialités du pays, que ce soit au niveau de l’énergie hydroélectrique, solaire, géothermique, biogaz, etc. Simple, d’un abord facile, le ministre Manirakiza, interrogé debout entre deux communications, a indiqué à Iwacu qu’il est optimiste : « Les potentialités présentées vont intéresser des investisseurs. »
Il a reconnu la « restructuration de la Regideso » exigée par le Commissaire européen au Développement préalable au financement promis par l’UE pour le développement du secteur de l’énergie. « Nous sommes à l’œuvre, nous avons déjà commandité l’audit organisationnel de la Regideso tant réclamé» a précisé le ministre Manirakiza. A Genève, la prestation très technique du ministre de l’Energie et des Mines a été saluée par plusieurs partenaires du Burundi.
Par Antoine Kaburahe |
| [Retrouvez le regard d’Iwacu sur la Conférence de Genève->http://www.iwacu-burundi.org/?page=geneve] |