Les participants à la dernière émission de « Club de la presse » ont été unanimes pour dire que le travail du correspondant de presse en province n’est pas toujours facile. Le cas illustratif est celui d’Alexis Nibasumba, correspondant de la Radio Bonesha FM dans le sud du Burundi, qui a porté plainte contre des agresseurs présumés membres de la ligue des jeunes « Imbonerakure » pour « coups et blessures » et l’un d’entre eux n’a été arrêté que plusieurs mois après les faits lui reprochés.
De l’avis de Bob Rugurika, rédacteur en chef de la Radio publique africaine(RPA), « nous reconnaissons en effet que le travail des correspondants en province n’est pas du tout facile et faisons ce que le peut pour les aider dans leur travail de tous les jours. Cependant, pour aider encore plus les correspondants à travailler dans des conditions acceptables et une bonne entente entre les pouvoirs publics et les médias. D’autre part, le journaliste doit s’armer de certaines qualités professionnelles comme l’humilité et le tact pour détecter et anticiper le danger. Par ailleurs, je situe le problème dans le contexte global difficile de l’économie nationale ».
D’après Ernest Bigoro, journaliste à Bonesha FM, « dans le cas de notre correspondant, Alexis Nibasumba, le dossier judiciaire qui vient d’être ouvert datait du mois de février dernier et c’est regrettable qu’il soit resté pendant tout ce temps dans l’oubli. Quant aux conditions difficiles de travail des correspondants, ils n’ont pas tord de se considérer comme des journalistes de seconde zone, c’est une réalité. Mais, disons que, d’un autre côté, c’est par rapport aux moyens de la rédaction centrale qui ne peut redistribuer que ce qu’elle a. Et comme recette de toujours, le correspondant doit être un homme ou une femme aimable qui privilégie le dialogue et la simplicité. Il ne doit pas engager un bras de fer avec quelqu’un qui est armé. »
Un intervenant de terrain, Armel Gilbert Bukeyeneza, en sa qualité de correspondant du groupe de presse « Iwacu » dans le nord du Burundi, quant à lui, a témoigné effectivement de la difficulté de faire ce genre de travail : « Etre correspondant, c’est très compliqué et difficile, mais ce que j’aime, c’est le contact avec la réalité et la population. Pour le reste, il revient aux rédactions centrales d’être sensibles aux défis auxquels font face les correspondants comme le manque de moyens de travail et de déplacement. »
Un point de vue externe au métier journalistique est venu de Maniriho Steve, qui représentait dans la Parcem : « Je me demande, à vous entendre parler, s’il y a vraiment la liberté de la presse au Burundi où des auteurs de délits, comme dans le cas Alexis Nibasumba, sont pris en charge par la justice après autant de mois », s’est-il simplement interrogé.
….faut vraiment être passionné pour faire ce métier!! Ils se dévouent à une passion qui ne leur fait même pas joindre les deux bouts du mois: Paradoxe humain!! On vous doit beaucoup!