Les médias et l’organisation TradeMark East Africa (TMEA), partenaire d’appui à ce programme, ont fait ce constat lors d’un atelier d’évaluation organisé ce 20 décembre. Une année après son lancement.
<doc6603|right>Dans son mot d’ouverture, Anthe Vrijlandt, la Directrice de TMEA au Burundi, a salué le travail des médias à travers ledit programme. Reconnaissant que les médias ont joué un rôle prépondérant en matière d’intégration régionale, Anthe Vrijlandt sollicite plus d’efforts des médias pour faire avancer encore le processus d’intégration régionale.
Les différents médias ont par après présenté les rapports de leurs réalisations pour la période allant de septembre 2011 à septembre 2012. Plusieurs thèmes diversifiés ont été traités au cours de cette période. Au début, les médias ont tout d’abord travaillé à des sujets informatifs sur la communauté East Africaine. C’est le cas de la radio RPA et du Groupe de Presse Iwacu dont les thèmes ont été centrés sur la connaissance des différents protocoles ratifiés au sein de l’EAC. Ensuite, les émissions et articles produits ont porté sur des sujets en rapport avec le commerce, la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux, l’éducation, le transport, la politique,etc.
Des succès …
Le programme de sensibilisation sur l’intégration régionale a donné de bons résultats, comme l’ont indiqué les médias réunis. Davy Laurent Rubangisha, chargé des projets à la Radio République Africaine, a précisé que leurs reportages et émissions sur le port de Rumonge ont fait que l’Office Burundais des Recettes mette en place une équipe d’agents suffisants pour la bonne marche des opérations de dédouanement.
Même constat pour Léandre Sikuyavuga, coordinateur des articles sur l’intégration régionale. Le succès du travail sur l’intégration régionale à Iwacu se remarque à travers le feedback des lecteurs d’Iwacu. « Les internautes font des commentaires, des analyses, donnent leurs contributions et propositions pour l’intégration effective de la communauté », a-t-il souligné.
Ce n’est pas tout. La Radio Nationale est aussi fière de ses travaux. Emmanuel Ngendazi, son directeur, parle d’une émission sur l’Assemblée Législative de l’Afrique de l’Est (EALA). « Nous avons eu beaucoup de demandes de faire réécouter l’émission. Même les parlementaires burundais l’ont réclamée et nous avons finalement trouvé que parmi eux il y en avait qui ne savaient pas comment l’EALA fonctionne», a-t-il signalé.
D’autres médias comme la télé Renaissance, la Radio Isanganiro, l’association des femmes journalistes (AFJ0) ont soutenu que leur travail a aussi donné des résultats positifs. A l’instar du conflit entre les commerçants et l’OBR sur les procédures de dédouanement, la taxation… Ces différents médias ont affirmé que la parole accordée à maintes reprises à ces deux parties a contribué à la résolution du conflit puisque les lamentations des commerçants ont diminué.
Des obstacles aussi
Malgré les succès, les médias dénoncent certaines barrières à leur travail. Le 1er défi unanimement évoqué est l’accès à l’information. Les journalistes se plaignent que parfois certains administratifs habilités à donner l’information refusent de s’exprimer. L’autre problème soulevé est l’obtention des lettres d’accréditation pour les journalistes voulant faire des reportages dans d’autres pays de l’EAC.
Ces professionnels des médias sont contre les coûts exigés (300 dollars pour la Tanzanie). Et puis, les difficultés financières ne permettent pas à certains journalistes de faire des reportages à l’intérieur du pays et dans d’autres pays. Le peu de connaissance de l’anglais et du kiswahili, le non échange avec les autres journalistes de la région sur l’intégration régionale … sont d’autres obstacles soulignés.
Les contraintes "technique"
Pour le TradeMark East Africa, le travail est parfois technique même si les médias ont déjà compris les avantages et les bénéfices potentiels de l’intégration régionale. « Je ne crois pas que, par exemple, la population rurale comprenne quand le ou la journaliste utilise des termes comme le protocole de l’union douanière »,a souligné Mme Anthe Vrijlandt. Toutefois, elle demande aux médias de continuer à informer l’opinion sur le processus d’intégration régionale. Avant de conclure : « Nous avons besoin de l’analyse critique des médias pour bâtir l’intégration régionale. Grâce à cette analyse nous pouvons aider les Etats membres à s’améliorer.»
|Parmi les recommandations, les journalistes ont suggéré de :
– Encourager les administratifs à collaborer avec les médias sur des questions en rapport avec l’intégration dans l’EAC,
– Former les journalistes sur des enjeux de l’intégration afin de mieux les transmettre à la population
– Soutenir financièrement les médias pour qu’ils continuent à informer et former la population sur le processus d’intégration du Burundi dans l’EAC
– Faciliter les journalistes à obtenir les lettres d’accréditation au sein des pays membres de la Communauté Est Africaine, etc.|
