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Le transport en commun vers l’EAC : des avantages et des défis

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le transport en commun vers l’EAC : des avantages et des défis

Avec l’EAC, le commerce a connu certaines facilités dont l’élimination de certaines barrières tarifaires et non-tarifaires. Le transport en commun vers l’EAC a aussi bénéficié de l’intégration régionale même si des défis restent.

<doc5133|right>Les responsables des différentes agences de voyage vers l’EAC œuvrant au Burundi affirment tous avoir profité des avantages du marché commun. Ils sont surtout témoins de la libre circulation des personnes que procure cette deuxième étape de l’intégration régionale. « Avec l’entrée dans l’EAC, nous avons vu le nombre de clients augmenté considérablement », se réjouit Alexis Hatungimana, un agent de GAGAA, la compagnie de transport par bus qui va à Kampala(en Ouganda) en passant par Kigali (Rwanda). Il indique que son agence enregistre un nombre croissant de passagers : « Les Ougandais, les Kenyans, les Tanzaniens, qui viennent au Burundi sont nombreux. Nous enregistrons une augmentation de près de 20% de clients. Nous pouvons même remplir deux bus, deux ou trois fois la semaine, ce qui ne nous arrivait pas ces dernières années. » Il explique aussi que la suppression du visa d’entrée de 80 dollars américains pour les personnes entrant dans l’un des pays de la communauté Est-Africaine a été un autre atout pour les agences de voyage.

Même constat chez Hillary Arineitwe, responsable de Jaguar, une autre compagnie de transport. Le Business s’est aussi amélioré chez lui. L’effectif des passagers a augmenté de près de 40%, selon lui. « Avec l’intégration régionale, les habitants de la sous-région entretiennent de bonnes relations », explique-t-il, en ajoutant que cela a fait beaucoup prospérer son commerce.

« Les défis ne manquent pas »

Même si les responsables des agences disent avoir beaucoup profité du marché commun, ils n’hésitent pas aussi à dénoncer certains obstacles qui freinent leur activité. Ils évoquent notamment la question des frais qu’ils payent au niveau des frontières quand, par exemple, le bus quitte Kampala pour arriver à Bujumbura. « Nous payons 45 dollars américains jusqu’à Bujumbura, alors qu’avant l’intégration régionale, nous dépensions seulement 18.000Frwa à Gatuna (frontière rwando-ougandaise) », précise M. Hatungimana.
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Quelques agences de voyage allant dans l’EAC : Jagwar, Gagaa, Belvedere, Horizon, Taqua, Yahoo, Volcabo, etc.
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En plus de ces frais, il accuse la douane de les faire traîner à la frontière : «  Nous perdons beaucoup de temps quand les agents de la douane fouillent le bus. Par exemple, à Gatuna, la fouille peut prendre près de 3 heures alors qu’avant, l’opération prenait 30 minutes tout au plus. » Et dans le business, ajoute-t-il, la rapidité compte beaucoup.

Les clients sont moins satisfaits

Le seul avantage que reconnaissent les clients de ces agences de voyage est celui lié à la concurrence. « Aujourd’hui, nous faisons face à un grand marché de ces agences en concurrence. Et les prix ne peuvent pas être revus à la hausse à tout moment», précise P.K un commerçant. Il prend souvent ce genre de bus quand il va s’approvisionner en marchandises à Kampala.

Bien que les passagers soient satisfaits de la concurrence qui règne sur ce marché, ils s’insurgent contre la qualité des services rendus dans les bus. « C’est très dur de faire un voyage de plus de 15h tout en restant assis. Les sièges de ces bus n’ont aucun confort. Même si on est fatigué au point de dormir, on ne peut même pas plier son siège pour se reposer un peu », déplore-t-il. Il ajoute que les clients ne sont pas respectés quand ils veulent sortir pour se soulager. Ainsi, ce commerçant demande à ces responsables d’agences de tout faire pour créer de bonnes conditions de voyage : « Qu’ils changent au moins leurs sièges. Et si possible, qu’ils achètent des bus possédant des toilettes à l’intérieur, surtout que l’on gagnerait beaucoup de temps. »

Concernant cette question, les responsables des agences estiment qu’ils en sont incapables. « Les bénéfices que nous enregistrons ne nous le permettent pas. Et en plus, nous ne pouvons pas hausser le ticket de voyage, de peur que nos clients ne soient pas en mesure de le payer facilement», souligne un des responsables.
Quant aux frais payés par les bus, le porte-parole de l’OBR (Office Burundais des Recettes) pense qu’il n’y a pas d’exagération : « Ce montant de 50 dollars américains est du ressort du protocole de l’EAC. »

Et pour le problème de lenteur évoqué par les agences de voyage au niveau des frontières, Jimmy Hatungimana, directeur de la PAFE (Police de l’Air des Frontières et des Etrangers) rassure : « Les choses vont être plus rapide avec le système One Stop Border Post, qui est en cours de préparation. » Il explique qu’avec ce nouveau système, il y aura un seul arrêt à la frontière, au moment où actuellement, les bus s’arrêtent deux fois.

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