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Le train de vie des Intamba mu Rugamba va-t-il (enfin) changer de vitesse ?

14/06/2011 Commentaires fermés sur Le train de vie des Intamba mu Rugamba va-t-il (enfin) changer de vitesse ?

Au lendemain de l’excellent match livré contre le Rwanda, la question des salaires des footballeurs burundais se pose, alors que des sponsors commencent à se manifester…

« Imaginer un joueur qui habite à Kanyosha ou à Kinama, qui n’a pas de voiture et auquel on propose 2.000 Fbu par jour pour deux semaines d’entraînement, soit en tout 30.000 Fbu. Comment arrivera t-il à vivre avec ça ? » Ces propos émanent de trois personnalités qui régissent les plus grandes instances de football du Burundi à savoir : la présidente de la FFB (Fédération du football du Burundi) Lydia Sekera, l’entraîneur de l’équipe nationale du Burundi Adel Amrouche et le capitaine de la sélection national Banza Hussein. « Certains d’entre nous ont des femmes, des enfants qui sont à notre charge. Avec 2000 Fbu, on peut à peine s’acheter une carte de crédit téléphonique » complète Banza, l’un des artisans de la dernière victoire du Burundi sur le Rwanda (3-1).

Etat des lieux

Selon Lydia Sekera, le salaire des joueurs découle en grande partie des recettes de match qui constituent des primes en principes allant jusqu’à un montant de 500.000 Fbu. Or cela ne devrait pas être ainsi. Les primes sont accordées selon qu’un match a été remporté ou non en sachant que le joueur touchera son salaire à côté. Mais ce n’est pas le cas au Burundi, les joueurs vivant exclusivement des primes à défaut de salaires. « Quand vous jouez contre une équipe comme le Bénin qui touche 6.000 dollars de prime et que vos joueurs n’en touchent que 300, je peux vous promettre que le patriotisme en prend un coup » souligne le coach Adel Amrouche.

Des lendemains meilleurs

Mais les choses vont changer, car les gens commencent à comprendre le fonctionnement du football et l’importance des moyens financiers pour avoir des résultats concrets, confie Lydia. « Pour la première fois les joueurs pourront toucher une somme conséquente (1.500.000 Fbu) suite à une large participation des sponsors à hauteur de 10.000.000 Fbu et des recettes de 16.000.000 Fbu ». Est-ce le facteur Rwanda qui explique que les guichets se sont ouverts ? Sursaut d’orgueil face à nos voisins ?

D’autant plus que les principaux bailleurs ne sont pas n’importe qui : des pontes de la politique burundaise comme le député Jérémie Ngendakumana à la tête du Cndd-Fdd a offert ‘gracieusement’ à chaque joueur 100.000 Fbu avant le match contre le Rwanda pour compenser les 30.000 Fbu difficilement gérables, l’honorable Jean Minani (Frodebu Nyakuri) et le Général Adolphe Nshimirimana (le patron du SNR) promettant à chaque joueur 500.000 Fbu en cas de réussite. « Le fait de porter les couleurs du pays et de recevoir une bonne paye en cas de victoire, il n’y a pas plus galvanisant » révèle Banza. Une initiative donc payante sous tout les aspects. Mais pour que cet élan perdure, Lydia Sekera rappelle que « le ministère en charge des Sports doit s’accorder avec celui des Finances pour que la loi de 2009 portant sur le sponsor puisse être bénéfique à tous : si les sociétés privées ou para étatique veulent financer des équipes, que gagnent t-elles en retour ? Sont-elles exonérées pour autant ? » A débattre.

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