Alors que la ministre en charge de l’Enseignement de base et secondaire a intimé l’ordre ce mardi 18 juin 2013 aux enseignants regroupés dans les syndicats Conapes, Steb et Synapep de reprendre le travail sous peine d’être considérés comme déserteurs, ces derniers maintiennent leur mouvement de grève.
« Ce ne sont pas les menaces qui doivent envoyer les enseignants au travail au moment où d’autres fonctionnaires viennent au service grâce au dialogue et dans le respect. Est-ce que l’enseignant peut accepter sous le coup de l’humiliation et des menaces d’aller en classe et mentir qu’il est en train d’enseigner ? », attaque Eulalie Nibizi, au nom du Steb.
Haussant le ton, elle signale qu’au lieu de mentir qu’ils sont en train d’éduquer, vaut mieux suspendre le travail et revendiquer leurs droits. Et les propos de la ministre Rose Gahiro devraient plutôt galvaniser le mouvement de grève : « Maintenant que le gouvernement est en conflit avec les enseignants, il faut qu’ils comprennent que c’est grâce à leurs efforts qu’ils doivent réussir ce qu’ils sont en train de revendiquer. »
Sur l’argument de l’illégalité de la grève, Eulalie Nibizi affirme haut et fort le contraire : » Notre préavis de grève a été adressé aux autorités concernées. Il a été relancé, puis renforcé, avant de confirmer la décision. »
D’un ton rassurant, Eulalie Nibizi, affirme que cette fois-ci, les enseignants ont toutes les preuves que la procédure suivie pour entamer cette grève est en conformité avec la loi ; « La grève est légale parce que nous avons déposé un préavis de grève le 13 mai 2013, lequel préavis a été suspendu le 24 mai parce qu’on venait de signer un document entre le syndicat et la partie gouvernementale représentée par la ministre de la Fonction publique », explique Emmanuel Mashandari, président du Conapes.
Il signale par ailleurs que l’article 26 de la loi portant exercice du droit syndical et du droit de grève à la Fonction publique montre clairement que la grève est arrêtée quand on a eu la satisfaction de la revendication. Et par conséquent, précise-t-il, si on n’est pas satisfait, on est en droit de reprendre le mouvement si on revient sur la même question : « On devait déposer un autre préavis de grève si on avait introduit une revendication différente, ou bien si les délais avaient été déjà expirés. Or, nous nous étions toujours dans la marge parce que nous avons lancé un préavis à durée indéterminée », conclut-il.
Et de rappeler les raisons de l’arrêt du travail : « Les rendez-vous du 5 et 6 mai fixés pour la tenue d’un Conseil de ministres sur notre cas n’ont pas été respectés. » Cette réunion devait adopter, selon M. Mashandari, le scénario qui avait été analysé et adopté à Rumonge par les deux parties à savoir le gouvernement et la partie syndicale.
Notons que l’enseignement secondaire vient de passer plus de deux semaines paralysé, plusieurs établissements à système d’internat ayant déjà renvoyés les élèves pour économiser les dépenses.