Les enseignants des trois premiers cycles de l’école fondamentale au Burundi ont passé ce vendredi 11 mars un test de niveau organisé par le ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique. Certains parlent d’une humiliation à leur encontre et demandent l’annulation de ce test.
Au centre de passation basé à l’école Stella Matutina au centre-ville en mairie de Bujumbura, des enseignants provenant de différentes écoles de la commune Mukaza étaient venus passer le test de niveau dans la matinée de ce vendredi.
Sur 317 attendus à ce centre, 8 enseignants étaient absents. Assis à deux par banc pupitre, copies d’examen sur les bancs, stylos dans les mains, les enseignants dont la plupart étaient des femmes semblaient tranquilles. Néanmoins, certains disent faire face à un test difficile sur des matières qui ne correspondent pas avec ce qu’ils enseignent depuis des années.
« Le test est très difficile. Les questions portent sur la matière que j’ai vue en 8e année, il y a plus de 20 ans », confie timidement une enseignante qui a voulu s’exprimer.
La situation était la même à l’école fondamentale de Gasenyi au nord de la ville de Bujumbura. Des centaines d’enseignants étaient en train de passer ce test de niveau. Certains estiment que le test devrait porter sur la matière dispensée dans leurs classes respectives.
« Nous sommes vraiment humiliés. Parmi nous, il y en a ceux qui vont bientôt en retraite. J’enseigne depuis 25 ans. Et c’est aujourd’hui qu’ils remarquent que je n’ai pas de connaissances requises pour enseigner », se lamente une enseignante de la troisième année primaire dans l’une des écoles en mairie de Bujumbura. Et de demander que ce test de niveau soit annulé.
Pour un autre enseignant, la passation d’un test de niveau ne vise que jeter le tort à l’enseignant comme si c’est lui la cause de la dégradation du système éducatif.
Il rappelle que certains enseignants concernés par le test vont bientôt pensionner : « Je pars à la retraite dans quelques mois. En quoi ce test et ces formations vont me servir ? »
Le ministre tranquillise
Le ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, François Havyarimana se dit satisfait par la passation de ce test de niveau : « Les enseignants ont finalement compris le bienfondé de ce test et ont répondu massivement à ce rendez-vous ».
Selon lui, l’objectif de ce test n’est pas le licenciement de certains enseignants, mais plutôt l’amélioration des compétences des enseignants pour que les élèves et futurs étudiants puissent avoir un bagage intellectuel suffisant.
« La note obtenue ne sera pas communiquée ni au candidat ni au public. Aucun enseignant ne sera renvoyé de la fonction publique suite à la note obtenue dans ce test », a-t-il tenu à clarifier.
Selon le ministre, plus de 42 mille enseignants se sont présentés pour passer ce test de niveau dans tout le pays.
Signalons que les syndicats des enseignants regroupés dans la Cosesona s’étaient opposés à la mesure fixant ce test et avaient prévenu de déclencher un mouvement de grève.
Ce 15 février, le ministère chargé de l’Education et cette centrale syndicale ont signé un accord dans lequel les deux parties se sont finalement convenues sur la tenue de ce test de niveau. C’était à l’issue des pourparlers sous les auspices du Conseil national du dialogue social.
« La note obtenue ne sera pas communiquée ni au candidat ni au public ».
Normalement, quand on passe un test, on s’attend à en connaître le résultat, ne serait-ce que pour se remettre en question ou être satisfait des ses acquis. Un test sans note connue du candidat ne sert probablement qu’ au Ministère de connaître le vrai niveau de ses enseignants. A espérer alors qu’une formation soit prévue pour mettre son personnel au bon niveau. Sinon, test inutile!!
Erega mu bisanzwe formation continue yarategekanijwe. Kera yari ihari kuri bose. Sinzi igihe vyahagarariye. Kandi mu bindi bihugu bigifise uburyo niko bigenda.