Dans le rapport qui vient d’être présenté au dernier Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté
de l’Afrique de l’Est, on ne voit pas la politique de la médiation pour sortir le Burundi de son engrenage. Elle recourt plutôt aux chefs d’Etat à qui elle demande de « peser sur toutes les
parties en conflit. » Dans sa manoeuvre de renvoyer dos à dos les protagonistes au conflit burundais, le président Mkapa constate que le gouvernement de Bujumbura refuse le dialogue
et l’existence de l’opposition. Celle-ci dénie à son tour la légitimité du gouvernement.
Déni du dialogue, déni du gouvernement, déni de l’opposition, quelle suite ? Cela révèle les incertitudes (pour ne pas dire plus) de la nouvelle
médiation.
Par ailleurs, les Nations Unies, la Communauté de l’Afrique de l’Est, en passant par l’Union Africaine, aucune de toutes ces organisations n’arrive à proposer concrètement une feuille de
route aux Burundais.
Le génie burundais devrait surgir dans l’immédiat. La conscience des lumières des deux camps protagonistes devrait travailler pour constater et arrêter cette destruction du pays. « L’homme est grand quand il est à genoux », dit-on. Que les lumières de ces deux camps s’agenouillent, qu’elles se mettent ensemble et se fassent des concessions pour libérer le pays et libérer cette communauté internationale qui s’embourbe. Que ces lumières discutent, en secret, fassent un examen de conscience. Qu’elles pensent à la manière saine de protéger leur progéniture en arrêtant la confrontation inutile, en se faisant une vision d’un Burundi de demain qui rassemble
tous les citoyens. Elles auront honoré ainsi les deux héros nationaux qui ont sacrifié leurs vies pour le pays.
« Au nom des idéaux formels, on fait des Etats totalitaires. Au nom des idéaux créateurs, on avance par dialogue et inclusion. Les idéaux créateurs sont des êtres d’ avenir, des forces de devenir», fait remarquer l’écrivain et philosophe Jean Bédard.Le temps presse et il ne faut pas remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui.
«Déni du dialogue, déni du gouvernement, déni de l’opposition, quelle suite ?».
Et oui, telle est l’équation qui se pose dans un contexte comme le notre où les différents événements qui ont marqué notre pays ont crée une situation inextricable, voir anarchique où personne ne croit à personne et où on ne s’autorise pas à mesurer son poids aussi bien social que politique. Au delà des lobbies occidentaux qui soutiennent mordicus ceux qui considèrent que le gouvernement serait illégitime – et là encore, ce genre de prise de position a été entendu à la veille des élections et plus rien!-, que vaut, sur l’échiquier social et politique cette opposition?
Dans cette cascade de déni, le problème est alors de définir le conflit, le litige, et/ou tout autre objet qui devront être négociés! A mon avis, nos « médiateurs » auront de la peine à avancer et cette opinion, qui hier, voulait sauver « notre opposition en déroute », ne pourra que s’embourber davantage. Mais que comme fiérté, parfois, oblige, ni cette communauté internationale ne veut pas admettre s’être trompé dans ses analyses, ni cette opposition ne veut pas admettre qu’elle met parfois la barre trop haut, ni au gouvernement de se rendre compte qu’elle doit revoir sa position et aller vers un consensus national pour sortir » de cette crise dont il est difficile de définir ».
Quelle mouche t’a piqué, Jean Pierre? Tu as lâché la langue de bois, tant pis pour toi!!!
Vu le bourbier dans lequel patauge nos politiciens depuis l’indépendance de ce pays, est-il encore permis de rêver ?
M.Léandre,
Très bon édito. Mais tu oublies que nos politiciens n’ont pas de logique moralisante.
Bon rêve. A voir comment on execute à la grenade au sein du SNR, j’ai peu d’espoir que nous sortirons jamais de cet enfer