Samedi 2 novembre, l’auteur du livre « Ma vérité sur l’assassinat de Ndadaye » rencontrera pour la première fois un public qui l’attend avec impatience. Une attente légitime tellement le sujet suscite des débats passionnés. Pour les Editions Iwacu, ces rencontres que nous débutons à Paris sont des moments forts.
En octobre 1993, le Burundi était doté d’un gouvernement jeune de trois mois, issu d’élections saluées par tous les observateurs. Les auteurs du coup d’État ont plongé le pays dans une crise indescriptible, dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Un proverbe burundais dit : « Celui qui veut guérir d’une maladie doit la nommer. » Cela est profondément vrai. Malheureusement, au Burundi, par peur, par solidarité négative ou pour éviter de sortir de notre zone de confort, nous avons tendance à nous taire, à encaisser, à ressasser. Une maison fermée trop longtemps finit par sentir mauvais, selon l’adage. Il est temps de briser le silence, ce mal qui ronge également notre nation. La quête de la vérité ne relève pas uniquement de la CVR (Commission Vérité et Réconciliation). Historiens, politologues, journalistes, il est de notre devoir d’explorer notre passé.
Lorsque Joseph Rugigana m’a contacté pour proposer la publication de son témoignage sur les événements du 21 octobre 1993, j’ai tout de suite été intéressé. Cet officier est un témoin clé de cette nuit tragique. C’est lui qui a exfiltré le Président du palais assiégé vers le camp Muha, avec les conséquences que l’on connaît. Son récit est une pièce essentielle d’un puzzle que nous devons nécessairement construire. Comme l’a dit un penseur, le temps est l’allié de la vérité. Des témoins commencent à rompre le silence. Aux Éditions Iwacu, deux autres livres importants sont en préparation. C’est un signe encourageant.
En attendant, un grand merci pour la communauté et les amis du Burundi à Paris.
Nous espérons de vous un débat constructif et serein.
Adresse : 17 Rue de l’Avre, 75 015 Paris (Métro La Motte-Piquet-Grenelle)
De 13 h 30 à 16 h 45
Le livre est en vente sur AMAZON et à l’entrée de la conférence (20 euros)
Contact Editions Iwacu: [email protected]
Longtemps plus tard, 15 ans apres l’assassinat du president NDADAYE, je crois avoir appris de la part d’un prof Belge qui enseignait le droit costitutionel que le systeme de FRODEBISATION (gususurutsa) aurait ete la cause principale de cet assassinat qui a plonge le burundi et son peuple dans une crise profonde. Celui qui aurait lu ce livre, notamment sur les causes de cet assassinat, peut nous en dire plus en attendant que je me procure une copie
Monsieur Hakizimana, on a parlé du complot contre Ndadaye déjà avant son investiture, au mois de juillet 1993. Le gususurutsa ( qui était d’ailleurs légitime, consistant à remplacer les anciens cadres de l’Uprona par des gens du Frodebu qui venaient de gagner les élections) n’était pas encore à l’ordre du jour. Informe-toi sur ce qui s’est passé le 3 juillet avec le colonel Sylvestre Ningaba.
@ Mathieu
Il est vrai que “ gususurutsa” ou dégommer les non frodebu des postes de responsabilité a commencé un peu plus tard . Cependant il ne faudrait oublier les faits qui ont eu lieu entre janvier et juin 1993. Mon épouse ne pouvait plus mettre une jupe et prendre le bus du trajet buja centre – kamenge , elle se faisait dévêtir littéralement avec des insultes en plus comme “ ivyo bitutsikazi tuzo…….” Nous habitions au quartier 6 de Ngagara . Si elle ratait le bus Ngagara , impossible de prendre celui de kamenge .
Ce phénomène a irrité en particulier la communauté Tutsi et on la comprend. Il y a même des gens qui ont commencé à prendre leurs dispositions en achetant des armes . Même sans coup d’état il y aurait eu quelque chose de mauvais . Évidemment pas de l’ampleur de ce que nous avons connue .