Samedi 23 novembre 2024

Editorial

Le temps de l’empathie

31/03/2017 14
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

La situation est délicate. Ce n’est pas le moment de l’intransigeance, du bras de fer, de la fermeté, de la colère. Sagesse, compréhension et empathie doivent être privilégiées de chaque côté.

En effet, la présidence de la République a sorti, le 1er février 2017, un décret portant réorganisation du système de gestion des bourses d’études et de stages. Ce dernier accorde le prêt-bourse aux lauréats des humanités générales, pédagogiques et techniques qui ont réussi à l’examen d’Etat et qui remplissent les conditions. Réponse du berger à la bergère : Le 24 mars, 178 représentants d’étudiants adressent au chef de l’Etat burundais un préavis de grève à durée indéterminée à partir du 5 avril si entre temps le décret n’est pas abrogé.

Chaque camp essaie de justifier sa cause. Selon la ministre de l’Education nationale, le système de gratuité de la bourse d’études et de stages ne peut plus perdurer eu égard à la croissance exponentielle des effectifs des étudiants.

Les étudiants, quant à eux, qualifient le nouveau système de bourses à crédit de discriminatoire visant à éliminer de l’enseignement supérieur les étudiants issus des familles pauvres.

Un bras de fer est alors engagé entre le pouvoir et les étudiants. Pour la présidence de la République, le décret instituant la politique de prêt-bourse ne sera pas abrogé. Tandis que les étudiants persistent et signent : « Nous sommes prêts au sacrifice, nous allons continuer notre lutte jusqu’à ce qu’on obtienne gain de cause. » Entre-temps, certains des étudiants signataires sont arrêtés et emprisonnés au Service national de renseignement, ce qui a mis de l’huile sur le feu. Les étudiants de l’Université du Burundi ont rejoint, à partir de ce jeudi 30 mars, leurs collègues de l’ENS qui boycottent les cours depuis le 24 mars. Ils réclament la libération de leurs camarades arrêtés par le service national des renseignements.

La situation risque donc de dégénérer si on n’y prend pas garde. La tension risque d’aller au-delà de l’université publique. Les étudiants plaident aussi pour leurs cadets, l’article 34 du décret stipulant que les étudiants bénéficiaires de la bourse à la date de la signature du décret continuent à la percevoir sauf en cas de redoublement.

Certes, il est difficile de remettre en cause un décret présidentiel, mais pour l’intérêt supérieur de la Nation, on est obligé de se faire violence. Il faut donc s’asseoir ensemble, dialoguer, comprendre les préoccupations de l’autre. Mais pour y arriver : Il ne faut pas que la politique s’en mêle.

Forum des lecteurs d'Iwacu

14 réactions
  1. BUTOYI

    Qu’en disent les représentants du PEUPLE qui siègent à Kigobe ? Ils le conçoivent comme tout le monde ?

  2. Jereve

    Constat amer: au lieu de s’attaquer à la pauvreté, le régime s’attaque aux pauvres.

  3. Gacece

    D’un côté nous avons les étudiants qui sont assurés d’avoir la bourse jusqu’à la fin de leurs études s’ils ne redoublement pas… Et ils font la grève! Ou bien ceux qui font la grève planifient de redoubler, ou ils ont d’autres raisons que nous tous ignorons.

    De l’autre, côté nous avons les élèves du secondaire qui subiront les effets de ce décret. Et ils sont tranquilles! Ou bien ils ignorent qu’ils devraient faire une grève, ou ils ont fait confiance à leurs ainés de l’université et les ont mandaté pour protéger leurs intérêts… Ou encore aucun politicien n’a encore pensé à leur en glisser un mot…

    Si vous avez émis le souhait que la politique ne s’en mêle pas, il est déjà trop tard. Parce que tout indique qu’elle y est jusqu’au cou…

    Moi j’y vois plutôt un excès de zèle… motivé par des forces extérieures… ou pas!

  4. Karabadogomba

    « Mais pour y arriver : Il ne faut pas que la politique s’en mêle. » Justement sur les réseaux sociaux la politique s’en mêle. Faites attentions, il ne faut pas manipuler ces jeunes,le pays risque de replonger dans la crise.

  5. dodo

    Mr.Pierre Nkurunziza est un homme que je respecte beaucoup,il courageux et prend des decisions bien etudiee. Il y`a beaucoup des profiteurs qui mangent l`argent de la bourse a l`etranger et qui se permettent de critiquer le gouvernement. J`ose croire que tous ceux la vont se calmer, ils doivent comprendre que la vie n`est pas comme il pensent. Tu me pietine et tu veut mon aide ?

    Cet argent peut servir pour les boursiers au Burundi exclusivement .

    • Vuvuzela

      Eeee, respecter les malfaiteurs me parait bizarre! Car Peter fait mal au peuple Murundi plus que Micombero.

      • Don't worry

        @Vuvuzela
        Le temps du pays de lait et de miel se situe à son (Micombero) époque pour certains. Pour vous aussi probablement! Qui a dit que le malheur des uns ne faisait pas le bonheur des autres?

      • ls

        Vuvuzela,
        Je vous croyais jusque là informé, mais là, je remarque que je me suis trompé!
        Comparer Micombero avec plus de trois cent mille morts sur les mains, la déchirure à jamais de la population burundaise, l’épuration ethnico-régionale de l’armée , de l’administration et de la justice avec Nkurunziza, lui qui résiste au chaos voulu de l’extérieur en se battant pour garder la population unie!

        Non! alors là non! Il ne faut pas exagérer! Veuillez s’il te plaît comparer ce qui est comparable!
        S’il n’est pas un ange sur terre (D’ailleurs quel dirigeant l’est vraiment?) , ne le compares pas à ce personnage! Je croyais qu’Iwacu avait essayé de lever la voile sur une partie des faits de Micombero et que personne n’avait plus le droit de jouer à l’ignorant!

      • Bakari

        @Vuvuzela
        Si vous êtes un peu de nostalgique de cette époque, vous pouvez vous rafraichir la mémoire ci-dessous:
        http://meetnigerians.net/members/videos.php?cmd=w&t=burundi%3A+un+pays%2C+deux+ethnies&v=6DxR8j0M-s8&ch=UC1QX3mliAfJc3wjTIY0M4Ng

        • Bakari

          @Vuvuzela
          Un peu nostalgique, je voulais dire; ou encore si vous avez un peu de nostalgie de cette époque.

    • Jean Paul

      Dodo, vous semblez ignorer un élément important: la bourse que le gouvernent donne aux étudiants qui sont a l’etranger ou au Burundi ne provient pas de la pauche de Nkurunziza ou de ses ministres. Elle provient des coffres de l’Etat ( pas du gouvernement). Donc les etudiants qui perçoivent une bourse sont libres comme tout Burundais d’exprimer leur opinion et de critiquer qui ils veulent sans avoir peur de se retrouver privés de cette bourse

      • dodo

        Et qui gère les coffres de l’état?

  6. Manariyo

    je suis absolument pour de ton avis monsieur l ecrivain.Malheureusement si tout le monde comprend ton message changer les choses ne sera qu’un jeu d’enfant.courage

    • BUTOYI

      Qu’en disent les représentants du PEUPLE qui siègent à Kigobe ? Ils le conçoivent comme tout le monde ?

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