Annoncé pour le 22 janvier 2013 par l’Office Burundais des Recettes (OBR), le système Sydonia World n’est pas encore en pratique. Principale cause : un mauvais réseau internet.
<doc7507|left>Mettre au point un système pour être plus efficace, c’est bien. Pouvoir le brancher et le faire fonctionner, c’est mieux ! Ainsi, on s’impatiente pour utiliser le nouveau programme Sydona World, car faute d’internet et de machines adaptées, on continue à l’ancienne.
Du côté des agences en douane, certaines machines n’ont pas la capacité de connexion requise pour pouvoir embrasser le logiciel. « Nous sommes entrain de chercher des machines très puissantes qui peuvent faire des opérations avec la nouvelle version de Sydonia ++. Et en plus, la connexion internet à haut débit reste notre préoccupation », précise Pascal Nahimana, président de l’Association Burundaise des Agences de Dédouanement, Transit et Transport (ASBADTT).
En outre, la formation des déclarants qui utiliseront à l’avenir ce système fait aussi traîner le processus de mise en application, d’après M. Nahimana. Selon lui, la formation de deux ou trois jours octroyée par l’Office Burundais des Recettes (OBR) aux différents déclarants n’est pas suffisante. « La formation nécessite au moins une semaine pour que nos agents puissent bien maîtriser le logiciel en question parce que la plupart des agences en douane envoie des personnes qui ne sont pas bien outillées pour apprendre très rapidement le fonctionnement dudit logiciel », déplore-t-il.
Toutefois, M. Nahimana pressent que le nouveau système sera plus avantageux que l’ancienne version Sydonia++. « Nous n’allons plus nous déplacer pour nous rendre aux différents bureaux de dédouanement. Nous allons rester dans nos propres bureaux, scanner tous les documents exigés et les envoyer par internet. Il y aura interconnexion entre les agences en douane, l’OBR et les banques », se réjouit-il. Oui, nous allons dépenser de l’argent pour l’achat du matériel adapté et la connexion internet plus puissante, mais nous allons aussi gagner du temps et de l’argent via la réduction des déplacements, poursuit-il.
Des problèmes techniques
A la même question du retard enregistré dans la mise en application du logiciel, Léonce Niyonzima, directeur des programmes et suivi au Commissariat des douanes et accises à l’OBR est du même avis que les déclarants. « Il y a aussi des problèmes techniques liés au réseau internet que l’OBR est entrain d’améliorer avant de lancer le système. Très prochainement, nous communiquerons la date probable pour le lancement », explique-t-il.
<doc7508|right>Le Sydonia word n’est-il pas adapté au temps actuel ?
Pas encore en place mais déjà polémique le nouveau système de l’OBR. Ainsi, certaines sources pensent que le logiciel Sydonia Word n’est pas adapté au contexte du moment.
Certains critiquent par exemple le manque d’efficacité concernant les opérations douanières : « L’interconnexion avec d’autres entités est très faible voire un casse-tête. Même si les développeurs de la CNUCED, le propriétaire du produit, font de la publicité que seul le logiciel peut servir pour interconnecter les autres partenaires (ex : Ministère, banques, Bureau des standards, etc., ceci s’est révélé utopique.» Les programmes utilisés avec d’autres pays est également évoquée « Comme le concept de Single Window (Guichet Unique Virtuel) à l’image d’autre pays. Je donnerai l’exemple de l’Ile Maurice et des autres pays dont le temps réel de dédouanement est de moins de 2 heures ! », Précise-t-il.
Du côté de l’OBR, on répond : « Ce message est encourageant car il témoigne la soif qu’ont nos partenaires et il constitue un signal fort pour l’OBR qu’il est opportun d’agir vite et de mettre en exploitation SYDONIA World pour répondre aux attentes des opérateurs économiques. »
Léonce Niyonzima invite à se montrer patient: « Au moment où le système sera pleinement exploité dans toutes ses fonctionnalités, il pourra être en mesure de juger son fonctionnement. Et nous serons attentifs aux commentaires de toute nature dans la mesure où ces derniers pourraient contribuer à son amélioration.»
« Une harmonisation avec les offices de collecte des Recettes de l’EAC »
Par ailleurs, le directeur indique que le système informatique répond à la doléance des pays de l’East African Community de vouloir harmoniser la politique de collecte des recettes dans les pays membres. « Dans tous les pays de l’EAC à l’exception du Kenya, ils utilisent le système Sydonia world », précise-t-il. Et d’ajouter que le Kenya se sert du logiciel Simba : « Mais les résultats du Simba sont les mêmes que ceux du Sydonia world.»
Ainsi, en ce qui est de la formation évoquée par les déclarants, cet agent de l’OBR rassure : « Au fur et à mesure du temps nous allons faire un renforcement des capacités. »