Les agences des Nations Unies opérant dans le secteur agricole et alimentaire en appellent au renforcement de la production locale pour assurer la sécurité alimentaire au Burundi. C’était lors d’un point de presse de ce 25 mai.
« Dans ce contexte de haut risque d’inflation, le développement de systèmes alimentaires solides est fondamental pour l’avenir du pays, car c’est la meilleure approche pour arriver à une bonne sécurité alimentaire pour sa population », souligne Houssainou Taal, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Burundi.
Pour lui, il faut renforcer la production locale. Et de soutenir que cela augmentera la production et les revenus des producteurs, tout en nourrissant plus de personnes avec des aliments de qualité.
« Le Burundi a pourtant le potentiel de pouvoir nourrir davantage sa population », soutient-il. Et de soulever que des défis restent apparents dans le secteur agricole dont l’exiguïté de la surface des terres cultivables, la croissance démographique, les chocs climatiques, des habitudes alimentaires ainsi que le manque d’équipement et de formations.
En ce qui est des effets du conflit en cours en Ukraine sur le système alimentaire, il explique que cela entraînera probablement à une nouvelle augmentation des prix des denrées alimentaires au Burundi : « Si le conflit se poursuit, la hausse des prix de l’huile de tournesol et du blé affectera l’Egypte, ce qui se répercutera à son tour sur les marchés alimentaires intérieurs du Burundi ».
Ainsi, il recommande l’augmentation de la production locale de farine : « La fortification de la farine de blé s’avère obligatoire au Burundi. La farine fortifiée produite localement contribue à renforcer le travail de lutte contre la malnutrition ».
Pour Damien Mama, coordinateur résident du système des Nations Unies, la crise russo-ukrainienne a imposé un défi alimentaire à certains pays dont le Burundi : « Il faudra penser à remplacer valablement la farine de blé. Est-ce que les céréales et tubercules locaux ne peuvent pas faire de la farine ? ».
Selon lui, le système des Nations Unies travaille à ce que le Burundi puisse se prendre en charge dans tous les secteurs : « Nous voulons que les Burundais s’autonomisent, se prennent en charge, pour ne plus recourir aux aides des partenaires internationaux ».
Selon les chiffres fournis par le PAM, 1,2 million de personnes étaient en insécurité alimentaire en 2021 au Burundi. Pour leur venir en aide, le PAM dit avoir acheté 7 mille tonnes de vivres dont 5 mille tonnes des achats locaux provenant directement des petits producteurs agricoles.