Le Sygeco recouvré sa personnalité civile ce lundi 25 février 2013 après l’annulation de son enregistrement décidée en date du 6 février 2013 par la ministre de la Fonction publique.
<doc7214|left>D’après la ministre de la Fonction publique, le comportement du Sygeco sur terrain venait de sa personnalité civile qui n’était pas claire : "C’est la raison qui nous a poussé à demander à ce syndicat de revoir certaines dispositions de ses statuts, ce qu’il a fait. Ce syndicat semblait définir ses membres comme étant des employés du gouvernement et des banques mais maintenant il a accepté d’être classé dans le privé." Le Sygeco a dû donc reformuler son préambule…
Et c’est grâce à la médiation assurée par la CNIDH (commission nationale indépendante des droits de l’homme) entre ces deux parties ont pu s’entendre, un travail salué et par le syndicat et par le ministère.
"Le Sygeco enregistré ce lundi 25 février 2013 n’est pas celui enregistré le 22 avril 2010. C’est un Sygeco nouveau qui s’appelle … Sygeco. Il aurait pu avoir un autre nom, c’est une renaissance. La personnalité civile d’avant n’est plus la même", précise la ministre Annonciate Sendazirasa de la Fonction publique.
Elle donne des éclaircissements sur sa mesure : "Il ne s’agit pas de l’autorisation de reprendre ses activités, il n’y avait pas eu suspension encore moins dissolution, il y a eu le 6 février 2013 une décision d’annuler l’ordonnance ministérielle du 22 avril 2010 portant enregistrement du Sygeco."
Selon Mme Sendazirasa, l’annulation de l’enregistrement est un acte que le ministère peut prendre. Elle admet qu’il y a eu quelques erreurs lors de l’enregistrement de ce syndicat en avril 2010. Elle reconnaît également que la dissolution ou la suspension d’un syndicat n’est pas dans ses compétences : "C’est du domaine de la Cour Suprême ou de Cassation. Si le grain de blé ne meurt, il ne peut pas porter de fruit", se justifie Mme Sendazirasa avec une petite touche d’ironie, pour dire enfin "qu’à chaque chose, malheur est bon." Cette crise qui a duré 18 jours aura permis d’harmoniser les points de vue des deux parties en conflit.
"On ne naît qu’une fois"
La lecture du nœud du problème n’est pas la même. Pour le président du Sygeco, Audace Bizabishaka, on ne peut pas parler de renaissance : "On ne naît qu’une fois mais qu’importe l’essentiel, c’est que le Sygeco est réhabilité." Selon lui, la ministre de la Fonction publique a fait preuve de courage en acceptant la médiation.
D’où l’appel au CNIDH de voler au secours des vendeuses ambulantes, "victimes de l’incendie du marché central de Bujumbura et malmenées ces derniers jours par la police qui n’hésite pas à confisquer leurs marchandises."
Le Sygeco demande aussi à la CNIDH d’intervenir pour aider les commerçants mis sur une liste noire et interdits d’accès au crédit parce que qualifiés de débiteurs défaillants par toutes les banques "avec la bénédiction de la BRB", précise-t-il.