Martin Niteretse, ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a rappelé dans un communiqué du 15 novembre 2024 aux gouverneurs des provinces et au maire de la ville de Bujumbura de punir tout commerçant spéculateur sur le sucre et sur les produits Brarudi. Pendant ce temps, il est presque impossible de trouver du sucre à un prix officiel. Et, les prix des produits Brarudi varient d’un bar à un autre.
Dans le quartier Nyabagere de la commune urbaine de Ntahangwa en mairie de Bujumbura, chaque bar fixe les prix comme bon lui semble. Par exemple l’Amstel royal varie entre 5 500 et 6 000 FBu, soit environ 2 000 FBu de plus sur le prix officiel.
Dans l’un des bars, le Primus est allé jusqu’à coûter 5 000 FBu, soit le double du prix initial. Selon l’un des propriétaires des bars, le prix de ces boissons augmente à cause du manque de carburant qui complique le transport des marchandises.
« Pour commencer, il s’observe une pénurie de ces boissons au niveau de la Brarudi. Parfois, nous sommes obligés de nous approvisionner dans des dépôts situés très loin de notre bar. Les coûts de transport sont élevés à cause de la pénurie des carburants. Nous augmentons alors les prix d’une bouteille pour pouvoir gagner un bénéfice », explique-t-il.
Et d’ajouter que les fournisseurs de des bières haussent eux-mêmes les prix. Il se lamente que les brasseurs cherchent à profiter de cette pénurie des boissons de la Brarudi en doublant les prix. « Ils savent que nous devons nous approvisionner pour faire tourner nos affaires », se désole-t-il.
Une menace d’arrêter la vente
Un client trouvé dans l’un des bistrots de la localité répète lui aussi l’explication avancée par les barmen pour justifier la hausse des prix, à savoir qu’ils s’approvisionnent également à un prix élevé. « Les boissons sont devenues rares. C’est ce qu’ils nous disent souvent », se lamente-t-il.
Par rapport aux propos du ministre Martin Niteretse qui ordonne d’appliquer des sanctions qui s’imposent aux contrevenants qui spéculent sur les prix du sucre et des boissons de la Brarudi, certains propriétaires de boutiques ou tenanciers de bistrots interrogés disent tout simplement qu’ils vont devoir arrêter la vente de ces produits.
« À moins que les produits de la Brarudi soient disponibles en abondance comme avant, personne ne peut s’approvisionner à un prix élevé avec un transport cher qui en rajoute au prix d’achat et détailler au prix fixé par la Brarudi », insiste un propriétaire d’un bistrot.
Le sucre de la Sosumo toujours introuvable
Quant au sucre, les commerçants qui le vendent à un prix élevé disent à l’unanimité qu’il s’agit du sucre importé. Le prix varie entre 8 500 et 12 000 FBu le kilo.
Généralement, le sucre qui vient de l’extérieur est emballé dans de paquet avec des noms spécifiques qui marquent leur origine afin de le distinguer de celui de la Sosumo. Cependant, on trouve dans plusieurs magasins du sucre emballé dans des sachets ordinaires. Selon ces commerçants, il est toujours importé.
D’après un habitant du quartier Nyabagere, il y a des grossistes qui détaillent à la fois le sucre de la Sosumo et le sucre importé de l’Ouganda. « Pourquoi est-ce permis ? Comment savoir si ce n’est pas le sucre de la Sosumo qu’ils nous revendent à 8 000 FBu et plus ? Car, sur les points de vente du sucre de la Sosumo, on trouve rarement le produit. Tout au plus une fois le mois », déplore un habitant du quartier Nyabagere. Et d’ajouter que pour avoir le sucre à 6 000 FBu, elle a dû se rendre à la Sosumo.
Le sucre importé doit être impérativement cher
Selon l’un des distributeurs de sucre à Nyabagere, le sucre importé est impérativement cher compte tenu des frais d’importation en devises et les taxes de douane. Il fait savoir que parmi les grossistes qui s’approvisionnent directement à partir de la Sosumo, personne ne peut monter le prix au kilo car leurs magasins sont connus de tous les habitants du quartier et ils s’exposeraient aux amendes. « Malheureusement, le seul problème est que le sucre de la Sosumo est rare. Il est distribué une fois le mois suivant les quotas mensuels en quantité insuffisante par rapport à la demande de la population », explique-t-il.
Eric Nshimirimana, administrateur directeur général de la Sosumo signale que l’importation du sucre est interdite aux personnes déjà distributrices du sucre de la Sosumo (grossiste). « Normalement, personne ne peut vendre et le sucre de la Sosumo et celui importé. C’est de la tricherie de leur part », indique-t-il.
Une situation sous contrôle
L’administrateur de la commune urbaine de Muha, Dévote Ndayisenga assure que dans son entité administrative, les forces de l’ordre veillent au respect des prix de ces produits mentionnés par le ministre de l’Intérieur. « Dans la commune urbaine de Muha, les prix des boissons de la Brarudi sont sous contrôle car quiconque ose hausser le prix est sanctionné par la loi. Ils payent des amendes à partir de 100 000 FBu », affirme Dévote Ndayisenga.
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