Le parti Cndd-Fdd a clos sa séquence mémorielle du combattant à Buheka, en province Makamba. Une cérémonie riche en discours et en insolites.
« C’est un peu comme retourner sur les lieux du crime, sauf qu’ici nous avons été plus victimes que bourreaux ». Ici, c’est la colline Buheka à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la commune Nyanza-Lac, de la province Makamba.
« Un lieu symbolique, » vont répéter les dignitaires du parti Cndd-Fdd, à commencer par le secrétaire général du parti.
Il y a plus de quinze ans, cette plaine est un des bastions du groupe rebelle. La population est acquise à la cause et cache dans leurs maisons ces hommes armés. Sauf que Bujumbura va le savoir aussi et envoyer un renfort de militaires. La bataille sera sanglante. Plusieurs morts du côté rebelle. « Si on s’était découragé à l’époque, devant la perte de nos valeureux guerriers, on ne serait pas là en ce moment, » indique le présent Evariste Ndayishimiye.
15 ans après le cessez-le-feu du 16 novembre 2003, le mouvement rebelle d’alors est le parti au pouvoir. Depuis 2005, les rebelles sont devenus président de la République, ministres, députés, généraux, hommes d’affaires, etc. Aujourd’hui, ils tiennent les rênes du pays. « Mais il ne faut pas qu’on oublie qu’on vient de loin, » rappelle le guide suprême du Cndd-Fdd, le président Pierre Nkurunziza.
Les membres du parti Cndd-Fdd sont venus de tous les coins du pays pour célébrer la fin de la semaine dédiée au combattant. Buheka s’est parée de sa plus belle robe. Les routes ont été refaites, les nids de poule recouverts, les grandes tentes, décorées aux couleurs nationales aménagées. Une petite pluie a arrosé le sol. Les policiers et les militaires postés à chaque coin des rues depuis Nyanza-Lac font le guet. Ce serait tragique de revivre ce qu’ils ont vécu à Buheka…