10 heures. Nous sommes au site communément appelé ’’Ku mase’’ au quartier Industriel en zone Ngagara. Les petits commerces du coin sont ouverts. Un détail attire l’attention. Une grande flaque d’eau a pris une partie de la route en otage.
Des eaux usées font régner une odeur putride. Ici et là, des canards pataugent insouciants dedans. A quelques dizaines de mètres, c’est le lac Tanganyika.
Y.L tient un petit restaurant au bord de ses eaux usées. Elle n’est pas très à l’aise face à la caméra mais accepte toutefois de nous livrer son mal-être. « C’est une flaque d’eau très sale. Ça pourrait nous causer des maladies. ». Son business paie le prix de cette situation. « Les clients viennent au compte-gouttes. Le profit n’est plus du tout au rendez-vous ».
P.O, un autre commerçant des lieux nous explique la genèse de cette situation. « A l’origine, c’était un tuyau d’évacuation des déchets des industries des alentours. Avec l’eau du lac Tanganyika qui est montée recrachant tous les déchets, le tuyau n’arrivait plus à évacuer les eaux sales vers le lac et petit à petit, s’est formée la flaque d’eau ».
Pour Silas Niyoyitungira, chef de cellule de cette localité, le problème principal, c’est la montée des eaux du lac. Il nous emmène au bord du Tanganyika et nous montre les paillottes vides qui servaient autrefois de bistrots. « Avec l’été, les eaux ont reflué faisant espérer une reprise des activités de loisirs ici. Mais avec la reprise des pluies, les eaux du lac sont remontées ».
D’après lui, la route qui traverse ce site serait elle-même menacée d’effondrement. Le problème a-t-il été soumis en haut lieu ? « Le chef de zone et le chef de quartier viennent souvent ici et ont déjà fait le constat eux-mêmes. Je ne sais pas s’ils ont fait remonter l’information plus haut mais de notre côté, nous leur avons souvent fait part du problème », dit Niyoyitungira.