Dans la zone Gatumba, le site des déplacés de Kinyinya II qui hébergeait les victimes des inondations était le week-end dernier en phase finale de démolition. Bien que quelques-uns des occupants grognaient avant leur départ, la plupart d’entre eux semblaient apprécier la somme d’argent donnée afin de commencer la vie ailleurs.
A l’entrée du site, des policiers armés de leurs fusils et de bâtons discutent avec des jeunes du site. Ils surveillent les va-et-vient des gens dans le site. Mais aucun occupant du site ne se manifeste à part des ouvriers qui s’acharnent contre les tentes et les armatures en bois des anciens abris.
Un habitant des alentours du site fait savoir que les policiers à l’entrée du site sont chargés d’empêcher le vol des tentes. A l’intérieur, un camion est en train de charger les tentes déjà enlevées.
Ces tentes construites dans la partie dite de l’ « OBR » seront acheminées dans la salle du « cinquantenaire », selon le chef de quartier qui observe la scène.
Dans cette même partie, des ouvriers mandatés par l’administration locale achèvent le travail de démolition en détachant les poutres sur lesquelles étaient tendues les tentes.
La grande partie du site en attente de démolition est déserte. Le chef de quartier Alexis Yamuremye dit Dilo, est avec quelques habitants de la zone Gatumba venus assister à la démolition.
Il assure que tous les occupants sont partis après avoir reçu de l’argent. 818 familles occupant le site recevront chacun 495 000 BIF de la part de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) selon le chef de cette localité : « Ceux qui n’ont pas pu avoir cette aide sont en grande partie des pêcheurs qui partent la nuit pour revenir la journée, et le recensement a été opéré la nuit », précise cette autorité.
Néanmoins, un des habitants des alentours du site dit que cet argent ne servira à rien au vu de la cherté de la vie, et ajoute que le gouvernement devrait suivre de près ces personnes et leur donner des terres cultivables : « Cette somme est juste pour la location d’une maison pour 2 ou 3 mois, qu’en est-il de la ration et les autres besoins élémentaires que ces familles vont avoir besoin ? », se demande un habitant.
Pour ces habitants, Gatumba est tout ce qu’ils ont, ils n’entendent pas bouger : « Le gouvernement qui est en train de délocaliser certains habitants de cette zone arguant que les inondations risquent de causer des dégâts matériels et humains, devrait plutôt construire une digue sur la rivière Rusizi pour que les inondations prennent moins d’ampleur ».
Ces habitants disent ne pas comprendre comment le gouvernement parle de délocalisation tandis que des hautes autorités du pays continuent d’acheter des parcelles dans cette localité dite à risque : « Non loin de ce site, deux hauts cadres de l’Etat ont acheté des parcelles », fait savoir un habitant en présence du chef de quartier.
Selon les habitants qui observent la scène de démolition, les occupants du site Kinyinya II risquent de déchanter : « La plupart des habitants du site sont des pêcheurs et ne vivaient que de cette activité, d’autres sont des cultivateurs et s’occupaient les champs des environs, vont-ils réussir la nouvelle vie ailleurs qu’ici avec une somme de 495 000 BIF qui ne peut même pas permettre de relancer une quelconque activité ? Je ne crois pas », lance un habitant.
Signalons que ce site sera mis en place en 2020 pour servir d’abris aux victimes des inondations qui touchent pendant des mois et des mois la zone de Gatumba et ses environs depuis 2016 jusqu’à nos jours.
1.a. Vous ecrivez:« Pour ces habitants, Gatumba est tout ce qu’ils ont, ils n’entendent pas bouger : « Le gouvernement qui est en train de délocaliser certains habitants de cette zone arguant que les inondations risquent de causer des dégâts matériels et humains, devrait plutôt construire une digue sur la rivière Rusizi pour que les inondations prennent moins d’ampleur »… »
1.b. Mon commentaire
Peut-etre que l’Etat burundais a trouve que cette digue ne va pas resoudre le probleme de l’inondation causee par la riviere Rusizi ou que tout simplement cette digue lui couterait trop cher. Le pays n’arrive meme pas a s’occuper des rivieres qui traversent la capitale economique de Bujumbura.
2.a. Vous ecrivez:« « Non loin de ce site, deux hauts cadres de l’Etat ont acheté des parcelles », fait savoir un habitant en présence du chef de quartier.
2.b. Mon commentaire
Si ce que cet habitant dit est vrai, c’est a dire que les gens pourraient encore vendre leurs parcelles (a d’autres hauts cadres de l’Etat?) ou ceux qui sont reellement desesperes pourraient aller construire quelque chose sur leurs parcelles (A LEUR PROPRE PERIL?). Je ne sais pas s’il faut un permit de construction dans la zone dont on parle.
L’on dit toujours que la surpopulation au Burundi est une bombe a retardement.
Signalons que ce site sera mis en place en 2020 pour servir d’abris aux victimes des inondations qui touchent pendant des mois et des mois la zone de Gatumba et ses environs depuis 2016 jusqu’à nos jours.
Monsieur le journaliste on est en 2023 ?