«Nous devons vivre ensemble», tel est le mot d’ordre du président de l’Assemblée nationale donné samedi 4 janvier 2020 à Gihanga dans sa province de Bubanza. Un appel vibrant à la cohabitation pacifique malgré les différentes appartenances politiques et les positions bien tranchées pendant cette période électorale.
Cependant ce message est aux antipodes de la réalité, l’intolérance et les violences politiques persistent et montent d’un cran à l’approche des échéances électorales de 2020. La fièvre électorale est déjà là. Le mercure prend l’ascenseur. L’intolérance politique est loin de fléchir.
Je pense notamment à ces échauffourées, au cours desquelles des militants de l’opposition sont blessés à l’arme blanche, des champs vandalisés, du bétail mutilé, des réunions perturbées par des autorités administratives, des tracasseries, des arrestations et des convocations d’opposants jugées intempestives et non justifiées par leurs partis.
Le président de l’Assemblée nationale en appelle à la retenue. «J’aimerais revenir sur le fait qu’il faut continuer à vivre ensemble dans la paix et la sécurité dans cette période pré-électorale pendant les élections proprement dites et même pendant la période post-électorale ».
Une chose est sûre : au train où vont les choses avec le ’’cessez-le-feu’’ convenu entre les partis politiques qui n’a pas fait long feu, l’Honorable Pascal Nyabenda a raison d’insister sur le vivre-ensemble même si la méfiance due aux appartenances politiques prend souvent le dessus.
Pour convaincre, Pascal Nyabenda n’hésite pas à comparer les religions et les partis politiques : «Je le dis et je le répète, nous devons vivre ensemble malgré nos différences à l’image de ce que nous faisons le dimanche. Les catholiques vont à la messe et les protestants au culte. Au retour à la maison, ils partagent le peu qu’ils ont, bien qu’ils soient de confessions religieuses différentes».
Selon lui, cela doit se vivre au niveau des partis. «Il ne faut pas se regarder en chiens de faïence. Si vous voulez que votre adversaire épouse votre idéologie et adhère à votre parti, il faut lui exposer votre projet de société».
Le président de l’Assemblée nationale revient sur son leitmotiv, son crédo : la cohabitation pacifique. «Que les convictions de tout un chacun soient respectées pour que règne la concorde sociale. Que les partis politiques ne soient pas une source de divisions, ne dressent les gens contre les autres». Que les ’’Imbonerakure’’ et les ’’Inyankamugayo’’ vous entendent.