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Société

Le secteur énergétique, l’autre cheval de bataille de l’UE

28/10/2020 Commentaires fermés sur Le secteur énergétique, l’autre cheval de bataille de l’UE
Le secteur énergétique, l’autre cheval de bataille de l’UE
Mini centrale hydroélectrique de Nyabikere - Karusi

Mardi 6 octobre le Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a lancé le programme « Umuco w’Iterambere ». Financé par l’Union européenne, ce programme vise à améliorer l’accès à un service énergétique de base, moderne, efficient et durable pour les populations, les centres de santé, les écoles et les activités économiques situées en milieu rural hors réseau national électrique. Ledit programme sera exécuté dans une vingtaine de communes.

Avec un parterre d’invités venus de différents ministères et organisations tant nationales qu’internationales, c’est en grande pompe que le secrétaire permanent au Ministère de tutelle a lancé le programme. Devant couvrir au moins 7 provinces (Kayanza, Ngozi, Ruyigi, Cankuzo, Muyinga, Rutana et Muyinga), le programme Umuco w’Iterambere est financé par l’Union européenne à hauteur de 27,3 milliards de BIF (soit 12 millions d’euros) et sera mis en œuvre en partenariat avec les agences du système des Nations Unies PNUD et FAO et les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) AVSI, NCA, LVIA, GVC et ICU.

« L’objectif est que même tout le Burundi profond puisse avoir accès à l’énergie électrique » a souligné Mme Binta Sanneh, représentante a.i du PNUD au Burundi, au nom de l’ensemble des partenaires de mise en œuvre. Grâce au projet Umuco w’Iterambere, ajoute Mme Sanneh, des infrastructures, des outils pour la fourniture d’énergie électrique solaire (comme des mini-réseaux solaires, des kiosques de vente de produits solaires, etc.) et d’énergie de cuisson propre (comme des foyers améliorés, des combustibles alternatifs au bois, etc.) seront mis en place. « Des fois, amenés à réviser leurs cours dans le noir, désormais, les élèves réviseront le soir grâce au réseau électrique qui sera installé », s’est félicité Selemani Khamissi, Secrétaire Permanent au ministère de l’Energie.

Une satisfaction partagée par Claude Bochu, Ambassadeur de l’UE au Burundi. « Grâce à ce projet, on espère une incidence significative dans la réduction des dépenses d’énergie des ménages et une diversification de leurs sources de revenu grâce aux opportunités ouvertes par l’accès à l’énergie ».

Tous les partenaires de mise en œuvre travailleront de concert avec le Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, les services de l’Ordonnateur National du FED et d’autres Ministères techniques (comme celui de la santé, de l’éducation et de l’environnement). Comme résultats attendus, ce sont plus de 26 mille ménages qui auront accès à l’énergie électrique, plus de 34 mille ménages qui, désormais, utiliseront un système de cuisson propre, plus de 50 écoles et 30 centres de santé qui seront électrifiés, et plus de 350 activités génératrices de revenus créées.
Pour rappel, le projet Umuco w’Iterambere s’inscrit dans le cadre du programme d’appui à la résilience de la population burundaise qui est financé par l’Union européenne à hauteur de 270 milliards de BIF. Il couvre plusieurs secteurs, notamment l’énergie, le développement rural et la nutrition avec le programme « Tubehoneza » et la santé avec le programme « Twiteho Amagara ».

L’UE, partenaire incontournable dans le secteur énergétique

Avec la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, l’UE est l’autre principal bailleur dans le domaine de l’énergie au Burundi. En témoigne ses projets tant nationaux que régionaux, en tête desquelles on trouve le projet hydroélectrique Jiji-Mulembwe d’une capacité de 49 MW , les 2 centrales visent à augmenter l’offre électrique du Burundi avec une énergie renouvelables.

Dans l’attente de finalisation des grandes centrales hydroélectriques et des interconnexions avec les pays voisins, l’UE appuie la Regideso via le projet ATASE (Appui de Transition Au Secteur Energie), dans le souci d’accroître la production d’énergie. Actuellement à sa deuxième phase (la première ayant couvert la période 2015-2017), grâce audit projet, la production électrique entre minuit et 06h00 du matin est continue. Une aubaine pour les tenanciers des bars et les usagers de l’électricité la nuit. Grâce à ATASE, il y a une continuité de la fourniture d’électricité sur 24 h (bénéfique pour les entreprises et sociétés locales opérant la nuit).

L’électrification rurale, l’autre cheval de bataille de l’UE

Comme résultats attendus, ce sont plus de 26 mille ménages qui auront accès à l’énergie électrique,
plus de 34 mille ménages qui, désormais, utiliseront un système de cuisson propre, etc

Soucieuse de voir également le Burundi « éclairé », un nouveau projet d’électrification rurale à travers les énergies renouvelables est prévu en 2021. Doté d’un budget d’environ 10 millions d’euros, ce dernier prévoit de mettre en place un fonds d’investissement pour le secteur privé. Ce fonds permettra d’augmenter les fonds propres des sociétés ou de faciliter l’accès à une garantie/prêt ou toute autre forme de financement concessionnel, afin d’avoir un effet de levier et favoriser la libéralisation du secteur de l’énergie. Ce projet envisage le renforcement de l’accès à l’énergie électrique renouvelable et à l’énergie domestique propre (systèmes de type foyers améliorés), surtout en milieu rural. Dans le cadre de ce projet, il est également prévu un accompagnement du secteur privé local pour l’élaboration de projets, et des autorités nationales pour les soutenir dans l’élaboration du cadre règlementaire.

Pour une autonomisation des pays de la région des Grands-Lacs dans le secteur énergétique, l’UE cofinance des projets de grande envergure facilitant les interconnexions avec les pays voisins. C’est notamment le NELSAP (Nile Equatorial Lakes Subsidiary Action Program). Ce dernier inclue le Burundi, le Rwanda, la RDC, la Tanzanie, l’Ouganda, le Soudan, le Soudan du Sud, le Kenya, l’Ethiopie et l’Egypte).

Interconnexions avec la RDC et le Rwanda

Pour rentabiliser la capacité hydrique de ces pays, l’UE cofinance le projet connu sous le nom de « Rusizi III ». Un projet commun à la RDC, le Burundi et le Rwanda, il prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique dotée de 3 lignes de transmission qui évacuent l’énergie ainsi produite vers les 3 pays à partir du dispatching régional de Kamanyola. Le projet financé par l’UE s’occupe en particulier de la construction à Bujumbura d’une station de transformation électrique de la ligne de transmission provenant de Kamanyola.

Quant au projet dénommée « BUCO-PIRUBU », c’est pour l’interconnexion avec le Rwanda. Une convention a été signée entre la Banque Africaine de Développement et l’UE fin 2019 pour la construction de la partie burundaise de la ligne d’interconnexion, longue de 80 km. Dans le cadre de ce projet, les 3 villages se trouvant sur la ligne seront entièrement électrifiés. Signalons que l’UE intervient également dans le cofinancement du projet « Rusumo Falls », une centrale hydroélectrique située à la frontière Tanzanie-Rwanda, sur la rivière Kagera et qui doit bénéficier au Burundi, au Rwanda, et à la Tanzanie.

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