Jeudi 21 novembre 2024

Société

Le secteur du transport au Burundi : Plus d’une préoccupation

09/04/2024 2
Le secteur du transport au Burundi : Plus d’une préoccupation
Moussa Mabati : « Les risques liés à la négligence des chauffeurs entraînent des accidents et contribuent à la multiplication des orphelins et des veuves ».

Lors d’une réunion tenue récemment à Bujumbura sur le respect des normes dans le transport au Burundi, les chauffeurs expérimentés ont cité quelques soucis observés dans le secteur. Il s’agit notamment du manque de formation adéquate pour les chauffeurs ; du non-respect des normes de transport avec tout ce que cela comporte comme conséquences néfastes sur la sécurité et le développement socio-économique du pays.

Christophe Bizimana, de la Coopérative des chauffeurs professionnels sans frontières, critique le fait que de nombreux chauffeurs possèdent des permis de conduire de la catégorie camion alors qu’il n’y a pas d’auto-école pour les chauffeurs de camions sur le territoire burundais. Pendant ce temps, ces chauffeurs prennent le risque de transporter des marchandises d’une valeur de plusieurs milliards de francs burundais.

Il demande au gouvernement d’exiger à ces chauffeurs de suivre des formations et des recyclages relatifs à la conduite des camions. Il souligne également l’importance pour le chauffeur de se rappeler de l’éthique de son métier avant de recommander la création d’un Conseil national des chauffeurs pour formuler des propositions en cas de besoin. « Dans des projets de développement comme la construction des routes, les chauffeurs n’ont pas droit au chapitre alors qu’ils devraient être au centre du transport. » déplore-t-il.

Surtout que ce sont les chauffeurs qui sont suffisamment informés sur l’état des routes et des ponts à travers le pays.

Bien plus, M. Bizimana propose avec insistance au gouvernement burundais de prendre des mesures qui vont dans le sens de promouvoir l’hygiène.

Dans un pays de droit, il trouve en effet « incompréhensible que des chauffeurs transportent des personnes alors qu’ils portent des babouches à utiliser dans les douches. »

Faire respecter les normes

Céléus Nibizi, avec ses 24 ans d’expérience dans le transport local et international, fait savoir que le Burundi est le seul pays dans la région où les transporteurs peuvent exercer sans respecter les normes en la matière À titre illustratif, il indique que certains camions qui transportent les produits Brarudi ne peuvent pas se hasarder à traverser les frontières burundaises sans qu’ils ne soient saisis.

Il encourage le Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité à faire respecter les normes dans le domaine du transport.

De son côté, Moussa Mabati, membre fondateur de l’Association des chauffeurs de camions dans les années 1990, évoque les accidents dus à la négligence des chauffeurs.

Ce qui entraine des morts et participe à la multiplication des veuves et des orphelins. Et d’émettre des doutes quant à la réalisation de la Vision de l’émergence du Burundi en 2040 dans de telles conditions.

Interrogé, Séverin Sindayikengera, directeur général du Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité fait observer un manque de culture de la promotion de la qualité chez les Burundais.

Il souligne alors la nécessité de sensibiliser les citoyens burundais sur l’importance de la qualité en toute chose si on veut aboutir au développement socio-économique tel qu’il est souhaité à travers la Vision du pays émergeant en 2040 et développé en 2060.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. philibert

    Moussa Mabati , membre fondateur de l’Association des chauffeurs de camions était en plus un excellent footballeur qui jouait au nr 9 ou 10, un homme de grand caractère au sens noble du terme. Il a illuminé mon enfance vers les années 70 . Longue vie à Moussa

    • Audace

      J’ai travaillé avec Mussa Mabati dans leur association et je suis ravi de voir qu’il est encore actif. Il a l’expérience dans ce qu’il dit. Je le connais aussi sur la route RN1 comme chauffeur de camion!

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