Le chef de l’Etat a réuni ce 14 novembre les patrons des banques, des institutions de microfinance et des bureaux de change agréés au Burundi. Le rôle des banques et autres établissements financiers dans le développement est primordial. Selon l’étude du Centre universitaire de recherche pour le développement Economique et social (Curdes), les banques du Burundi contribuent depuis 2008 au Produit intérieur brut (PIB) dans l’ordre de 53%. Cela prouve l’importance de leur poids dans l’économie du pays. Cependant, l’inclusion financière est très faible au Burundi comparée à celle des pays de l’East African Community (EAC).
Par ailleurs, le secteur bancaire est souvent sous les feux des critiques. Les pouvoirs publics les accusent de ne pas faire assez pour stimuler le développement. Les clients se plaignent d’être la vache laitière : « Intérêts élevés, carnet de chèques, demande de situation et d’historique, tenue de compte, retrait d’argent en devise pour les transferts internationaux… Tout se paye avec l’argent du client de la banque ». On ne prête qu’aux riches, dit-on. Les banques sont aussi accusées de privilégier ceux qui peuvent constituer des hypothèques énormes et les gros salaires avec des contrats de travail stables. Le chapelet des lamentations peut être égrené à satiété.
Le secteur bancaire burundais ne manque pas de défis. Il se dit fragilisé du non recouvrement des crédits octroyés et de la situation des réserves de changes qui affecte la compétitivité du pays au niveau régional, dénonce l’endettement public. « La fragilité des finances publiques due au déséquilibre continuel du budget de l’État déstabilise le secteur bancaire suite aux difficultés de recouvrement des créances détenues par les entreprises sur l’État en raison de l’exposition des entreprises qui fournissent des biens et services au secteur public via le financement bancaire », dixit un patron d’une banque commerciale. Des défis, des accusations.
Un mapping du secteur financier était donc nécessaire pour analyser les forces, les faiblesses, les défis et les opportunités. Un économiste propose entre autres solutions la mise en place d’un cadre légal qui renforce davantage les mécanismes de recouvrement, en particulier les textes de mise en application de la loi régissant les activités bancaires : « On note l’absence d’un centre d’arbitrage pour statuer sur les matières commerciales. Cela handicape le mécanisme de recouvrement des créances compromises au niveau du secteur bancaire. » Il propose aussi la création d’un bureau d’information sur le crédit : « Son absence impacte les activités des établissements de crédit dans l’allocation du crédit. »
Selon plusieurs experts financiers, la rencontre entre le Président de la République et les responsables des établissements financiers vient à point nommé, car l’économie burundaise est mal en point, exsangue. Les institutions financières doivent s’activer surtout quand il s’agit d’accompagner les réformes macro-économiques en cours dans un pays qui se veut « émergent » en 2040 et « développé » en 2060.
Hélas, quoiqu’important, l’événement n’a pas suffisamment été médiatisé. Certains journalistes des médias indépendants, dont Iwacu, n’ont pas été permis d’accéder à la salle des réunions. « On ne vous a pas invités », a lancé un agent du service de communication à Ntare House. Pourtant, le chef de l’Etat ne cesse pas de saluer le rôle joué par les médias, publics comme indépendants : « Never without media… Jamais sans les médias ». Le Burundi « émergent » en 2040 et « développé » en 2060 est aussi une affaire de tous les médias.
Il y aune chose qui m’étonne au Burundi . Lorsque le secteur bancaire ne veut pas octroyer du crédit l’Etat doit recourir à des mesures économiques et monétaires notamment en partageant les risques avec les entreprises les prêteurs , mais seulement avec les prêteurs . Plusieurs pays le font , je ne vois pas ce qui empêche le Burundi de le faire.
C’est parce que les grandes têtes Burundaises appliquent des nouvelles lois macro-économiques qu’ils inventent au fur et à mesure qu’ils avancent.
Tout d’abord, vous avez le tout puissant president, en déficit d’humilité assis là haut, qui parle aux banquiers tous assis en bas, comme ses gamins. A t il des conseillers économiques ou en communication?
Ces jours, chaque fois qu’on le voit, il est tjrs en train de crier: ‘aux voleurs, aux voleurs » Tout le monde est voleur. Mêmes les gens qui préfèrent planquer leur argent dans des banques Rwandaises ou Ougandaises, ce sont des voleurs car chaque devise qui entre au Burundi appartient à l’etat.
Tiens qu’en pense le nouveau patron de BRB?
L’économie burundaise a d’abord besoin d’être structurée pour rendre certains secteurs socio-économiques plus compétitifs et adaptés aux réalités du 21e me siècle. Regardez la gestion du transport urbain, les routes, l’agri élevage (ferme de Buringa), etc…
Aussi longtemps que l’Etat sera actionnaire dans les banques commerciales, ces dernières connaitront toujours des problèmes.
Bonjour @Kabizi Pawulo
Vous voulez dire que l’état Burundais est actionnaire à 100%? De quel pourcentage parle t-on?
Merci de l’info, si c’est le cas, tous les employés de ces banques sont des fonctionnaires et nous savons nous tous sur quelle base ils sont engagés et pire, s’attendre à ce qu’ils expliquent au president comment les choses fonctionnent, c’est l’equivalent d’un ivrogne guidant un aveugle!
53%
Jesus christ, mesurez vous ce que vous dites?
« Hélas, quoiqu’important, l’événement n’a pas suffisamment été médiatisé. Certains journalistes des médias indépendants, dont Iwacu, n’ont pas été permis d’accéder à la salle des réunions. « On ne vous a pas invités » , a lancé un agent du service de communication à Ntare House.
Ceci dit tout. Les Dieux ne viendront jamais au secours des Burundais!
Monsieur le Journaliste, je disais tout a l’heure que la contribution bancaire de 53% est surrestimé. Une autre source qui pourrait etre plus plausible parle de 0.1% pour le secteur bancaire et assurance réuni en 2016 et de 0.7% en 2017 (https://docplayer.fr/209073047-Institut-de-statistiques-et-d-etudes-economiques-du-burundi.html).
les banques du Burundi contribuent depuis 2008 au Produit intérieur brut (PIB) dans l’ordre de 53%. Je suis tres curieux. Connaissant le secteur bancaire au Burundi, ce niveau de contribution serait irrealiste