« La démocratie est-elle encore possible au Burundi ? » C’est atour de ce thème que le parti de Mélchior Ndadaye a célébré le 19ème anniversaire de la victoire de la démocratie, du 1er juin 1993, ce dimanche 17 juin, à Bujumbura.
<doc4266|right>Léonce Ngendakumana, président du parti Sahwanya-Frodebu (Front pour la démocratie au Burundi), constate que le parti au pouvoir a fait reculer la démocratie. Selon lui, le CNDD-FDD a refusé d’adhérer à l’Accord d’Arusha pour la Paix, « ce qui conduit au refus de la Constitution burundaise ».
C’est pourquoi d’après lui, on trouve des cadavres ici et là. Les lois mises en place, poursuit-il, favorisent surtout le parti au pouvoir et celles en préparation visent à faire disparaitre la démocratie et ses principes. Des cas de détournements, une coopération internationale qui va de mal en pis, une justice instrumentalisée,… sont aussi, insiste-t-il, des exemples d’une mauvaise gouvernance au Burundi.
M. Ngendakumana indique que l’organe judiciaire est devenu un outil d’oppression pour tous ceux qui osent dénoncer ce qui ne va pas dans le pays.
« Le pouvoir en place se sert actuellement des jeunes militants du CNDD-FDD alors qu’il y a la police et l’armée. On nous a fait retourner dans une logique éculée: pas de partis sans armées », mentionne-t-il.
Recréer la confiance et la démocratie
En vue de redynamiser la démocratie et recréer la confiance, le parti Sahwanya-Frodebu, en collaboration avec les partis réunis au sein de l’Alliance démocratique pour le changement (ADC-Ikibiri), promet de mener une sensibilisation auprès de tous les partenaires (la population, les dirigeants,…).
Il souligne ensuite que des questions concernant la libération des prisonniers politiques, le retour au pays des politiciens en exil,… seront débattues.
Pour Léonce Ngendakumana, les questions sur la mise en place de la Commission Vérité Réconciliation(CVR) et l’organe judiciaire doivent être des priorités.
Le président du parti Sahwanya-Frodebu signale que les élections de 2015 doivent être bien préparées. Tous les partis, dit-il, doivent se mettre au même pied d’égalité dans leur préparation.
Il rappelle aussi que l’utilisation de la chose publique doit aussi attirer leur attention. « On arrive même à une étape où le gouvernement déclare que certains projets sont suspendus suite au manque de moyens financiers. Cela signifie qu’il n’y a plus de budget suffisant », précise-t-il.
Il déclare haut et fort que tous les partis de l’ADC-Ikibiri vont guider la population pour refuser le retour de la criminalité, le vol, la violation des droits de l’homme,…et défendre les principes démocratiques.
D’après lui, les Burundais ont déjà une expérience en matière de négociation, de dialogue politique pour les questions fondamentales du pays.
Malgré la persistance des problèmes politique, social, sécuritaire,… les Burundais disposent de beaucoup d’atouts pour s’en sortir. Il souligne que l’Accord d’Arusha pour la paix contient un certain nombre de principes.
Ces derniers, indique-t-il, montrent bel et bien tout ce que les protagonistes politiques doivent faire pour arriver à une paix durable. « C’est par exemple le dialogue permanent », fait-il remarquer.
Il faut noter que ces cérémonies ont connue la présence des représentants du corps diplomatique, un représentant du Bureau des Nations-Unies au Burundi (BNUB), des partis de l’ADC-Ikibiri et de la société civile.
