Par Antoine Kaburahe
L’année commence bien pour les éditions Iwacu ! Une année que nous espérons prolifique. En 2018, nous planifions la sortie de quatre ouvrages au moins, dont la traduction en kirundi du désormais célèbre roman « Petit pays » de Gaël Faye. Nous profitons de l’occasion pour remercier les Editions Grasset pour la cession gracieuse des droits de traduction.
Nous démarrons donc l’année avec un grand cru : « Le Safari des lucioles » de Thierry Manirambona. Une poésie magnifique, engagée pour l’humain. » On est toujours responsable de son frère et de sa sœur de l’autre côté de la rivière. Oui, la plume devient pirogue quand je veux, quand tu veux… », écrit le jeune aspirant jésuite.
Mais à quoi sert la poésie, à quoi servent les poètes ? Pourquoi Iwacu s’obstine à promouvoir les auteurs et la littérature burundaise ? Certains pourraient se dire en effet qu’il y a d’autres « urgences » actuellement.
Mais la meilleure réponse à ceux qui s’interrogent se trouve dans la préface du professeur Fabien Cishahayo : « À quoi donc servent les poètes ? Taquiner la muse, filer des métaphores et faire les yeux doux aux rimes ? En voilà des occupations, au cœur des tragédies de l’Afrique interlacustre ! Au cœur de nos nuits ! Je vois les hordes de manifestants déchaînés interpeller vigoureusement le poète. J’entends les foules courroucées sur les mille collines de notre région éprouvée hurler au poète Manirambona : ‘’Rêveur, à quoi sers-tu ?’’ Et avec ses mots, souvent déroutants, toujours succulents, avec ses images et ses associations de mots souvent surréalistes, toujours poignants, je l’entends répliquer : ‘’ Dans notre région livrée à l’anomie, où les repères ont été brouillés, le verbe est un produit de première nécessité. »
C’est vrai, l’universitaire Burundo canadien a raison. La poésie de Thierry Manirambona a quelque chose de magique. Sa lecture « apaise comme dans les berceuses de notre enfance. Il apaise des faims que les nourritures terrestres produites dans nos champs ne calment pas », écrit encore Cishahayo. Ce recueil devrait ravir tous les amoureux de la poésie et de la beauté.
C’est aussi l’occasion de rappeler que les Editions Iwacu sont toujours disponibles pour donner à de bons auteurs burundais une chance de pouvoir être publiés.
Nous publions des ouvrages de littérature générale : romans, poèmes, essais, nouvelles, pièces de théâtre, contes, thèses, souvenirs, etc.
Nous estimons que chaque genre a son intérêt et nous souhaitons mettre en avant la diversité.
En ce début d’année, terminons par ces vers pleins d’espoir de Manirambona : « Dans tes rêves, la fée te dit d’avancer de quelques centimètres sur une route inconnue pour admirer la naissance des rêves jamais éclos jusque-là. »
Continuons donc à avancer en 2018, à rêver, malgré tout. La sortie du recueil « Le Safari des lucioles » est prévue pour fin février et le livre sera disponible dans les lieux de vente habituels d’Iwacu.
Contactez-nous, si vous voulez déjà réserver votre ouvrage ou partager votre talent et vous exprimer en toute liberté.
Notre adresse : [email protected]
C’est magnifique mais iwacu devrait Penser aux lecteurs qui n’ont pas les moyens de se procurer ce genre d’ouvrage . On pourrais Peux etre offrir la lecture en ligne
[ Cahier d’un retour au pays natal
Au bout du petit matin …
Va-t-en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t-en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance. ]
Et se lèvera la voix du poète, qui vengera et sublimera les humiliations et les injustices – autant que par des vitupérations acides, par le rire salvateur et l’amour de cette humanité que nous portons tous en nous.
Quand la politique tourne sur elle-même sans jamais rien saisir, faire relâche au port des vraies et justes passions, laver les souillures indignes dans ces eaux qui jaillissent encore maintenant, venues du fond des âges, … eaux riches d’espérances qui étancheront finalement notre soif d’apaisement.
A côté de l’information au quotidien, la poésie native pour nourrir vos rêves et, à la lueur dansante de l’inspiration, révéler un monde meilleur. Quelle belle idée !
@roger crettol
Source s’il vous plaît? C’est de vous ou c’est tiré d’un ouvrage?
Le « Cahier d’un retour au pays natal » date de 1939. Le texte est d’Aimé Césaire, Nègre martiniquais – eh oui, il y avait à l’époque encore des « nègres ». Comme le racisme n’a pas vraiment disparu, on dit maintenant parfois « Noir » ou « Africain », tout en pensant encore « Négre » – en toute quiétude raciste,
Pour autant que je me souvienne, Aimé n’a pas voulu abolit le terme de « nègre », mais lui donner de la noblesse, celle qui revient de droit à toute personne humaine.
Pour le reste, j’ai aligné des mots, comme je le fais toujours.