C’était du moins le plus grand objectif des 40 entreprises rwandaises qui exposaient leurs produits du 22 au 25 mars au Musée Vivant pour la première Rwanda Business Week. A l’honneur, les produits agro-alimentaires ainsi que le domaine des infrastructures de construction.
<doc7588|left>Hommes, femmes et enfants de la capitale étaient nombreux à visiter les 40 stands rwandais installés au Musée Vivant le week-end dernier. Et ce n’est pas la pluie qui a freiné leur ardeur et leur curiosité pour les produits rwandais exposés. Ils regardent, discutent un peu avec les exposants, sont accueillis par le sourire chaleureux des commerçants. Parfois, les visiteurs achètent et/ ou prennent des contacts. Les commerçants encaissent et tentent de signer des contrats.
A l’occasion de ce salon rwandais expérimental, ce ne sont que certains produits qui sont présents. Des matériaux de construction (briques, tôles en argile…) des produits de beauté à base des produits naturels (lotion, savons…), des boissons alcoolisées, des jus, des vivres. Le commerce des services est également présent. Le transport aérien ou routier, l’imprimerie… autant d’exemples de stands représentant ce domaine.
Et si « Business is business », l’ambiance était néanmoins décontractée. Des musiciens burundais avaient fait le déplacement pour animer l’événement. Tandis que, les badauds échangeaient leurs expériences autour d’une boisson ou d’un met.
Faire connaître les produits …
Pour les exposants, la principale motivation réside dans la recherche de clients potentiels. « Nous voulons faire connaître nos produits à un large public et ainsi parvenir à trouver un marché d’écoulement », indique une vendeuse de produits alimentaires. Debout devant son stand de haricot et de maïs, elle explique à tout passant les bienfaits de ses produits, tout en distribuant ses cartes de visite.
A quelques cinq mètres de là, se dresse un stand de boissons alcoolisées (Mutzig et Skol certains produits de la Bralirwa, usine rwandaise de fabrication des boissons). Les prix ont été réduits pour l’occasion. « Un Mutzig s’achète à 2000Fbu alors que dans les différents bistrots de Bujumbura c’est 2500 Fbu. Pour 4000 Fbu, nous donnons trois bouteilles », indique E.N
D’après lui, la Bralirwa veut aussi agrandir son marché d’écoulement : « Nous réduisons les prix pour faire goûter nos produits à un plus grand nombre de consommateurs burundais. Et nous espérons que ces derniers deviendront nos clients permanents dans les prochains jours.»
« Les Burundais peuvent apprendre des Rwandais »
Selon Sonia, visiteuse d’un jour, les Rwandais progressent plus rapidement que les Burundais en matière de business: « A voir les petites choses qu’ils transforment, on peut conclure qu’ils sont vraiment déterminés.» A titre d’exemple, Sonia parle de la farine de manioc appelée Cassava : « Ils ne font pas grand chose dans la transformation, c’est juste le fait que les maniocs sont soumis aux bonnes conditions de propreté comme le lavage et après, la farine est mise dans des sacs d’emballage pour être exporté. » Et de renchérir : « Juste une petite valeur ajoutée au manioc sec pour constituer des exportations non négligeables ». Un autre élément a attiré son attention : le fait que le Rwanda parvient à fabriquer des jus de fruits variés. « Pourtant, le Rwanda ne produit pas beaucoup de fruits. Ce sont plutôt nos fruits et ceux des autres pays qui servent de matière première pour la fabrication des jus. Pourquoi le Burundi qui en produit beaucoup ne pourrait pas aussi faire lui-même ses jus et les exporter ? » s’exclame-t-elle avant de conclure que l’exposition peut servir de leçons aux entrepreneurs burundais.
<doc7587|left>Même constat chez Consolata Ndayishimiye, représentante de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB) : « L’exposition des produits rwandais au Burundi pourra inspirer nos différents partenaires sur ce qu’ils pourront faire. »Tout en soulignant les efforts et le sens de l’organisation du RDB (Rwanda Development Board, l’office rwandais de développement), dans la promotion des investissements et du secteur privé. Elle indique que le Burundi compte aussi tenir une telle exposition au Rwanda et dans les autres pays prochainement : « Même si nous ne sommes pas organisés à la hauteur de la RDB, nous avons beaucoup de choses à commercialiser. » Une invitation en ce sens a, en tout cas, été lancée par les organisateurs rwandais.
Du côté du RDB, on affichait une certaine satisfaction à l’issue de ces 4 jours de salon. Tant en termes d’organisation avec « le soutien des autorités gouvernementales burundaises qui nous ont facilité l’accès au site et à la sécurité », qu’en ce qui concerne les affaires réalisées par les commerçants car « au moins dix d’entre eux sont en discussion concernant un draft avec des Burundais, tandis que cinq autres recevront leurs collègues burundais pour une visite de leurs installations. »
Soulignons, que le coût de ce salon est évalué à quelque 60 millions de francs rwandais d’après Diane Sayinzoga, l’une des organisateurs. Selon l’organisation, durant ces 4 jours, « entre 1500 et 2000 visiteurs journaliers » ont déambulé dans les travées de ce bout de Rwanda en plein cœur de Bujumbura.
A l’heure qu’il est, il est trop tôt pour tirer un bilan chiffré de ces 4 jours, néanmoins il ne devrait pas y avoir de deuxième édition telle quelle. « Désormais, les commerçants rwandais peuvent se présenter de manière indépendante lors de salons au Burundi. A moins qu’une demande particulière soit introduite pour d’autres types de produits » explique-t-on du côté de l’office rwandais de développement.