Des médecins, des kinésithérapeutes et des agents sociaux venus des provinces Muyinga, Makamba et Gitega suivent, du 1è au 3 août, une formation pour le traitement du pied-bot (Une malformation congénitale du pied) ou Ubugaru, en Kirundi. Ils utilisent la méthode dite Ponsenti.
<doc4827|left>« L’objectif de ce programme est l’éradication du pied-bot pour les enfants de moins de deux ans », indique Pascal Kayishema, coordinateur national du Programme Pieds Bots Burundi.
Cet objectif sera atteint grâce à des formations techniques sur la méthode Ponseti, par un suivi technique de la formation pour justifier l’efficacité des personnes déjà soignées et par le don du matériel aux centres qui traitent ces cas. « Nous recevons un rapport mensuel sur les évaluations, sur les consultations qui ont été faites et sur les malformations corrigées », indique-t-il. Il rappelle qu’une première formation a eu lieu en octobre 2011.
« C’est une bonne chose pour les enfants atteints de cette malformation congénitale », se réjouit Léon Nzeyimana, infirmier kinésithérapeute au centre Saint Kizito. Avant, souligne-t-il, les enfants n’étaient pas bien soignés, mais aujourd’hui il y a une nette amélioration.
Gustave Masumbuko, médecin généraliste à l’hôpital de Muyinga, envisage de se spécialiser dans la chirurgie et la formation. « Le diagnostic et la prise en charge des enfants qui souffrent du pied-bot m’ont beaucoup impressionné. J’aimerais bénéficier de plusieurs formations pratiques pour une bonne maitrise », souhaite-t-il.
Ariane Nimpagaritse, assistante sociale du Centre National d’Appareillage et de Rééducation de Gitega, est contente de cette formation. Elle affirme avoir appris de nouvelles méthodes d’échanger avec les enfants atteints de cette malformation ou avec leurs parents.
Il n’y a pas encore eu, au Burundi, d’étude pour connaitre l’effectif des enfants qui naissent avec un pied-bot. Au niveau de la sous région, un enfant sur mille nait avec cette malformation et 1/850 au niveau de l’Afrique. C’est le Réseau des Centres des Personnes Handicapés du Burundi (RCPHB), en partenariat avec le CURE CLUBFOOT WORLDWIDE (CCW), USAID et Christian Blind Mission qui a organisé la formation.
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Il existe quatre grandes classes de pied-bot :
• Pied-bot équin : le pied est en extension forcée et repose sur le sol par son extrémité antérieure (d’où la comparaison avec le sabot du cheval).
• Pied-bot talus : le pied est en flexion forcée sur la jambe et repose par le talon.
• Pied-bot valgus : le pied est dévié, la plante regarde en dehors, et il repose sur le sol par son bord interne.
• Pied-bot varus : le pied est dévié, la plante en dedans, et repose sur son bord externe.
Méthode Ponseti en trois étapes:
La méthode Ponseti consiste en un processus de prise en charge de la malformation du pied de l’enfant. « Cela doit se faire quelques semaines après la naissance, pour plus d’efficacité. Sinon, la personne a des difficultés à bien guérir », précise Dr. Bonaventure Linganwa, chirurgien orthopédiste.
1. Plâtrage, pour corriger les différentes composantes de la déformation du pied-bot (5 à 6 plâtres jusqu’a ce que le pied soit corrigé).
2. 80% nécessite une Ténotomie ; petite intervention chirurgicale du tendon d’Achille qui est immédiatement suivi d’un plâtrage durant trois semaines.
3. Apres l’ablation de ce plâtre, l’enfant doit directement porter une attelle appelée SFAB (Steen Beek Foot Abduction Brace) pendant trois mois, jour et nuit, pour maintenir la correction obtenue, ensuite, pendant la nuit seulement jusqu’à l’âge de quatre ans. Après tout ce cheminement, la guérison est complète.
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