Le FNUAP a organisé, du 2 au 4 septembre 2013, à Johannesburg, un atelier des médias sur le plaidoyer pour la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD).
Cinquante professionnels des médias et de la communication des pays de l’Afrique du nord, centre, est et ouest avaient pris part à cet atelier. Pendant trois jours, ils ont fait le contour des questions de la CIPD en insistant sur l’apport des médias depuis 1994, date de la création de la CIPD, et les stratégies de plaidoyer au-delà de 2015.
L’atelier a démarré sur la notion du plaidoyer, son rôle dans le développement, ses forces et faiblesses et les questions de communication et de reportage en matière de population. Il a été remarqué que les journalistes ne mettaient pas suffisamment en exergue les problèmes de population.
Un bilan positif
Prenant la parole, Lina Moussa, directrice adjointe régionale auprès du FNUAP, est revenue sur les réalisations des gouvernements et les parties prenantes à la CIPD, ces 20 dernières années. Selon elle, des progrès ont été faits concernant la lutte contre la pauvreté, en faveur de la santé reproductive, l’égalité de genre, l’équité et l’autonomisation des femmes : « Le bilan est positif même si les questions de population et du développement se posent encore avec acuité dans certains pays d’Afrique Subsaharienne. »
Entre autres problèmes, elle a souligné la démographie galopante (70% de la population composées des jeunes de moins de 30 ans), la mortalité maternelle et infantile, les problèmes de la santé reproductive, la jeunesse et le VIH Sida, les maladies sexuellement transmissibles, l’égalité de genre et les violences basées sur le genre.
Être plus proactif
Les journalistes ont été appelés à être plus engagés à la cause de la population et du développement en produisant, au-delà des genres journalistiques, des reportages fondés sur des preuves et des informations récoltées sur le terrain.
Les participants se sont convenus d’utiliser un langage facile pour sensibiliser la population et les décideurs. Ils ont été appelés à être proactifs.
Des journalistes ougandais, kényans, burkinabais ont mis en place des réseaux de journalistes dans leur pays pour faire le plaidoyer des questions liées à la population. « Cela nous a permis de faire des reportages fouillés sur base de preuves, en étant sur le terrain pour mieux informer les décideurs des problèmes des populations », a confié une des participantes.
Toutefois, au cours de cet atelier, il a été remarqué que les journalistes rencontrent parfois des problèmes qui ralentissent ou bloquent leurs initiatives. Des responsables des médias ne réservent pas souvent une place importante aux questions liées à la population et privilégient des informations à caractère politique pour plus de vente. Quant aux gouvernements, ils devraient allouer un budget suffisant aux secteurs de l’éducation et de la santé pour lutter efficacement contre ces questions. Notamment celles qui touchent la population en générale et les femmes en particulier comme la mortalité infantile, les décès des mères qui accouchent, les grossesses non désirées, etc.
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Les objectifs qualitatifs et quantitatifs de la CIPD
L’éducation primaire universelle dans tous les pays d’ici 2015. Exhorter les pays à fournir un accès plus large aux femmes à l’enseignement secondaire et supérieur ainsi que la formation professionnelle et technique.
La réduction de la mortalité infantile et juvénile. Les pays devaient s’efforcer de réduire les taux de mortalité infantile des nourrissons et des moins de 5 ans par un tiers ou à 50-70 décès pour 1000 d’ici l’an 2000. En 2015, tous les pays devraient s’efforcer de parvenir à un taux inférieur à 35 pour 1000 naissances vivantes et le taux de mortalité des moins de cinq ans inférieur à 45 pour 1000.
La réduction de la mortalité maternelle : une réduction de la moitié du niveau de 1990 d’ici 2000 et la moitié de celle de 2015. Les disparités dans la mortalité maternelle dans les pays et entre les régions géographiques, socio-économiques et les groupes ethniques devraient être réduites.
L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, les conseils de planification familiale, les soins pré et post-nataux, la prévention et le traitement de la stérilité, la prévention de l’avortement et la gestion des conséquences de l’avortement, le traitement des infections de l’appareil génital et des maladies sexuellement transmissibles.